Souris.
L’expression de la rouge se refroidit tandis que son regard te transperce comme des lames. Tu te doutes bien que si cela avait été son don, certainement que tu ressemblerais à un gruyère en moins de temps qu’il ne faut pour l’imaginer. Posture inchangée, bras qui se croisent, son menton se lève pourtant légèrement pour te toiser avec un agacement contenu.

« Je n’ai pas envie de sourire. »

Cela fait bien longtemps que ses lèvres ne se sont pas étirées de cette façon.
Si l’on peut apercevoir une ombre parfois dans les coins, cela ne dure pas assez longtemps pour qu’on puisse se douter de quoi que ce soit.

Et elle ne comprend pas Wilhelmina.
Pourquoi tu lui fais perdre du temps ainsi, à parler alors qu’elle n’est nullement intéressée.
Les pickpockets de ton espèce doivent certainement avoir les mains baladeuses, ce n’est pas une nouveauté. Cependant aucun d’entre eux n’a osé l’approcher pour le moment.
Si peu habituée au contact, elle aurait rejeté la moindre main qui s’approche sans son consentement.

« Il y a quelque chose que tu n’as toujours pas l’air d’avoir compris, Caesar. »

Un pas en ta direction.
Et l’air change, devient plus lourd.
Aussi pesant que ses rubis remplis de promesses.

« Je me fous d’avoir un public. Si je dois te casser la figure avec des spectateurs, je le ferais. »

Sacré caractère.
On ne la refera pas Wilhelmina.
C’est ainsi qu’elle fonctionne pourtant, ignorant l’opinion des autres et ne se souciant que d’elle. Pourquoi prendre en considération le jugement que les inconnus peuvent avoir ? Ce n’est pas ainsi qu’elle changera.

Et elle ne changera certainement jamais.
Son attention est pourtant vite attirée par le nouveau brouhaha, celui de pas qui se pressent et ses yeux te quittent pour mieux scanner les alentours tout en te gardant dans un coin de son champ de vision. Pas le temps de vraiment comprendre qu’une main se glisse sur sa hanche, lui donnant un frisson étrange dans tout le dos tandis qu’elle réprime un mouvement de recul.

Prunelles qui observent alors le fou du plateau, silencieuse quand il impose sa présence par son manque de courtoisie quant aux mots qu’il prononce.

« … Allons-y. »

Pas un regard pour toi, Caesar, avant de se détourner afin de rejoindre la foule. Le pouce et l’index se saisissant du bout de sa manche pour l’amener avec elle, prenant de plus grandes inspirations pour se calmer de cette entrevue.

Spoiler: