Elle ne mâche pas ses mots et surtout n'a pas besoin de mentir, alors pourquoi ne pas dire ce que l'on pense ? On parle tous le même langage. C'est avec plein de malice et de ruse que Maav est ce qu'elle est aujourd’hui, même si elle peut paraitre peu empathique, elle veille toujours à bien calculer ses actes. La vice-présidente de Tenebrescence déteste quand quelque chose ne se déroule pas comme prévu. Une petite erreur ? Elle en fait une montagne.
Car c'est ainsi qu'elle a été élevée, en ce sens, elle devait être intrinsèquement persuadée d'être la meilleure candidate. Un être parfait à l'image de son père, intelligente, méritante, courageuse, stricte... ce genre de chose.
Est-il triste d'avoir vécu ainsi, d'avoir reçu une éducation dure dès l'enfance ? Une chose est sure, elle n'a que peu jouer avec les enfants de son âge, elle n'a que peu jouer à la dinette. Non, elle a été domestiqué à base de bonnes manières, d'honnêteté, de schéma financier et stratégie politique. Elle n'a connu l'amour qu'une fois, à 17 ans. Mais encore une fois, ce n'était qu'une leçon qui allait lui apprendre l'une des plus grande valeur: la manipulation. Cet escroc qui l'avait touché en plein cœur.
La mafia est un doux mot pour désigner plusieurs organisations criminelles secrètes et celles d'origines italiennes sont les plus réputées. Que ce soit la Cosa Nostra, 'Ndrangheta, la Camorra ou la Sacra Coronoa Unita. L'une d'elle, son père y était étroitement liée. Mais ca ne fait rien, Maav n'a que faire de l'appartenance de son père à de tels groupes, elle en est fière et buvait chaque formulation que son père lui confiait.

Alors qu'elle n'en fut pas sa surprise quand elle fut nommée comme représentante des Smalt Corun. Enfin, une surprise... il fallait bien jouer un peu l'actrice. Imaginez donc la scène: une annonce publique du représentant du groupe afin d'indiquer que sa fille prend le flambeau. Qu'il lui confie les valeurs qui ne ressemblait à rien d'autre qu'une mafia.

Mais Maav le savait, c'était soit devenir la PDG de Tenebrescence, un bien bel avenir également ou une autre voie plus dangereux. Le seul surpris finalement fut son père, qui ne s'attendait pas à ce que sa fille soit aussi téméraire pour réclamer et accepter cette place. Mais son père n'a t-il pas d'autres desseins en tête ? En tout cas, il veille sur sa fille et fut très proche d'elle à ses débuts, elle "gouverne" en parfaite autonomie à présent.

Il est dur pour elle de l'admettre, mais pour réussir il faut aussi bien s'entourer. Elle allait donc profiter des connaissances de son père et de ceux déjà présents dans cette "famille" pour élargir ses horizons.

Mais ne grillons pas les limbes du temps, revenons en arrière. Trois jours après la nomination de Maav Juliet Belladone en qualité de représentante des Smalt Corun.



••• année deux mille vingt-trois / flashback



Maav pouvait enfin se détendre. Si elle avait su qu'il y avait autant de documents et papiers sur le bureau dont il fallait s'occuper... elle aurait peut-être reconsidéré la proposition de son père quant à l'emploi d'une aide. Bien trop fière, la jeune femme de 28 ans s'était empressée de dire qu'elle n'en avait pas besoin et qu'elle ne voulait surtout pas que quelqu'un vienne mettre le nez dans ses affaires.

Alors elle s'accorda une pause et quitta le sous-sol neuf de quelques mois instauré sous l'immeuble de la maison mère de Tenebrescence. Ce sous-sol fut érigé quelques semaines après que des personnes au sang bleu ait rejoint le père de Maav. Il eut l'idée d’aménager une sorte de repaire pour les Smalt Corun ayant décidé de faire partie intégrant de ce groupe. S'il était simple de créer des bunkers, le chef de famille Beladonne voyait grand et n'avait pas lésiné sur les sommes à dépenser pour cet immense abri souterrain. C'était une vraie souricière tant il y avait d'accès et mieux encore, la technologie était à la pointe: une goutte de votre sang pour vous authentifier, vous ouvrait les portes de ce paradis. Seulement si vous étiez ET un Smalt Corun ET sur la liste.
Bien sur, il pouvait aller dans le building mais certains accès leur étaient interdit pour des raisons évidentes.

Le soleil vint à lécher le visage de notre belle vipère, elle restait là devant le bâtiment de sa famille à profiter de ces lueurs. Mais malgré cette accalmie dans son esprit, elle ne pouvait s’empêcher de penser. Penser à une meilleure stratégie d'être perenne dans son domaine. Quelqu'un vint à lui attirer son attention, une salarié de Tenebrescence mais aussi Smalt Corun, évidemment:


pnj Mademoiselle, pourriez-vous venir à l'accueil ...? Vous devez voir ça.


Maav lève un sourcil mais au vue de la gravité sur le visage de l'employée, elle rentra de nouveau dans le building en direction de l'accueil.

••• année deux mille vingt-trois / flashback


pnj Un homme à lunettes est venu pour vous et a commencé à faire dire n'importe quoi aux employés...

A la bonne heure, qui ose venir troubler cette tranquillité entre les murs du building. M'enfin... cela tire notre belle demoiselle de ses nouvelles et ignobles tâches de bureaucrate. Un peu d 'action ne ferait pas de mal.
Mais faire dire quoi ? Description bien trop vague. Etait-il malveillant ? Farceur , Arnaqueur ?
A t-il... utilisé son don ? Non elle l'aurait ment-... des lunettes.

Maav ne prends même pas la peine ni le temps de laisser finir la femme se tenant à ses côtés.
Mais quelle farce, entrer ainsi et user de son don. L'individu n'a pas froid aux yeux et manque terriblement de jugeote. Pénétrer cette tanière remplie de loups n'est pas la meilleure des idées. Surtout que l'accueil et la boutique du siège peut-être visité par quiconque, le second accueil plus sérieux se trouve autre part. Maav passe la porte en soupirant et aperçoit un homme de dos, grand, blond et s'agitant, on dirait même qu'il s'amuse. Les employés sont embarrassés, bon.. au moins personne n'est mort. Certains chuchotent en voyant la représentante des Smalt Corun croiser les bras, déjà lasse de la situation. Elle pouvait au moins reconnaitre qu'il était au moins élégant et téméraire pour s'aventurer chez Tenebrescence. Mais qui était-il ? Que voulait-il ?
Il se tourne enfin vers elle, se rapproche malgré la distance qu'elle avait laissé. Elle pouvait sentir les chiens prêt à lui bondir dessus, puisqu'il ne l'ont pas fait précédemment.


caesar Oh. Bien le bonjour madame ? mademoiselle ? Beladonne. Cela tombe bien, c’est justement vous que je voulais voir, en attendant j’admets que vous devriez remercier vos vigils, ils m’ont bien fait patienter, j’ai pu échanger quelques anecdotes croustillantes.


Mademoiselle Beladonne jette un œil noir aux agents, useless. Comment cela se fait-il qu'aucun n'est immobilisé ou ni même questionné plus que ça cet inconnu ? Il tend la main vers la maitresse des lieux tout en félicitant cette dernière. Maav baisse les yeux sur cette main gantée, lève la sienne sous les yeux ébahis des occupants de la grande pièce.
Elle tire sur le bout du doigt du blond pour ôter son gant puis relève les yeux vers lui afin d'y planter ses prunelles. Sa main continue sa danse afin de se glisser dans la sienne. Elle avance jusqu'au poignet et enfin son avant-bras.
Ce n'était pas une poignée de main.


maav Vous n'êtes ni brulant, ni glacé. Alors que nous vaut l'honneur de votre visite, vous qui semblez ébranler mes agents.


Maav lui tend le gant ôté après s'être attardée quelques secondes sur son avant-bras, telle une caresse. Elle avait pu s'assurer qu'il n'était ni un Ho Bloody, ni un Golden Scare. Elle le contourne et l'invite à lui suivre: non pas qu'il l'avait mise en confiance par son appartenance au Smalt Corun, mais plutôt pour discuter plus loin des autres oreilles. Les voilà dans un couloir où peu de monde passe, hors de question de le faire monter dans les quartiers plus haut.


maav Je vous écoute, jeune inconnu.


Maav sourit, mais ce n'était pas de la sympathie. Non, elle attendait de voir ce qu'il voulait et valait. En un instant, elle pouvait le mettre à sa merci, sans le toucher. Elle ne savait que trop bien les rumeurs et racontars circulant sur elle: qu'elle pouvait faire arrêter un cœur si elle le voulait, elle aimait être dépeinte tel ce monstre détaché. S'en était amusant d'être crainte et respectée. Mais tu es comme la noblesse, gracieuse et distinguée, tu ne pouvais donc pas user de ton don pour rien.

••• année deux mille vingt-trois / flashback


Qu'est-ce que le pouvoir ?
Le pouvoir c'est la capacité de pouvoir influencer sur le comportement d'une personne ou le cours d'un événement. C'est ce que Maav a.
Elle a le pouvoir de renvoyer cet individu, de le faire paniquer ou tuer. Elle a le pouvoir de l'isoler de ses pairs en raison de son autorité naturelle et légitime sur ses semblables.
Elle peut agir de façon à changer le cours de sa vie, ici et maintenant, plus tard ou demain.
C'est ça le pouvoir, et ce Smalt Corun n'en avait aucun, surtout ici.

On dit que les mots valent moins que les actes, mais Maav n'avait aucune envie de donner du spectacle à quiconque. Elle se contente de regarder le blond, sérieuse. Bien qu'intriguée, elle tenta de ne pas laisser son doux minois trahir ses pensées. S'il ne pouvait être son quatre heure en raison de son sang, il allait pouvoir l'être d'une manière différente. Mais elle allait avoir besoin de savoir à qui elle avait à faire, ne pas savoir ? Elle en a horreur.

Il aimait ça, se rendre diaboliquement similaire à une curiosité à assouvir. Il semblait vouloir jouer, quel était son but ? Il ne voulait pas juste s'amuser, c'était bien trop gros et Maav refusait de le voir comme quelqu'un de stupide. Etait-ce réellement une manière de la féliciter comme il le disait si bien ?


caesar Vous excuserez mes manières, je n’ai malheureusement pas apporté de cadeau pour votre récente promotion mais si je peux faire quoique ce soit ‘boss’ alors je suis à votre disposition ... dans la mesure du possible.


Il l'avait fait, réussir à faire sourire la Beladonne. Elle laissa échapper ce joli rictus et quitta un bref instant les pupilles du jeune homme. Son regard stagna sur le côté quelques secondes puis elle revient à lui. Boss ? devait-elle compter sur un nouvel agent ? Même s'il s’esclaffait de céder de bonnes actions, elle ne pouvait lui faire confiance aveuglément.


caesar Aimez-vous les jeux ? Moi j’aime beaucoup cela, ma spécialité c’est de trainer dans les casinos, c’est une bonne source de divertissement. Sans vouloir vous offenser, vous semblez avoir cruellement besoin d’amusement, votre travail doit vous prendre taaaant de temps n’est-ce pas ?


maav Si vous voulez me divertir comme il se doit, vous ne devez pas oublier que les sauvages ici n'ont pas leur place. Je vous fait remarquer que vous ne vous êtes pas présenté. Cela commence mal pour vous...


Ca ne sert à rien de jeter des paillettes comme il le fait, il avait oublié quelque chose d'essentiel que la reine ne manqua pas de faire remarquer. Quand une brèche s'ouvre, elle s'engouffre.

Cette discussion dans les couloirs était peu conventionnelle mais... en effet un peu d’amusement ne serait pas de refus - tant qu'elle en avait les commandes. Elle appela un agent pour lui demander de lui apporter une chaise. Chose faite, puisqu’elle ne voulait pas le faire elle-même, elle s'assied en face de l'homme toujours debout.
Les jambes croisées, elle s'était volontairement abaissée de quelques centimètres, le laissant la "dominer" de sa taille. Un faux diamant qu'elle offrait, comment allait-il lui montrer du respect tout en ne se mettant pas à l'aise ? Un premier test.


maav Je vous en prie, si je suis votre boss j'ai besoin de savoir comment vous fonctionnez et surtout ce que vous pouvez m'apporter. Mais faites attention, je ne suis pas réputée pour être patiente ou tendre.


Il avait ce petit quelque chose, cette aura qui disait à notre jolie Maav qu'il pouvait lui apporter quelque chose.

••• année deux mille vingt-trois / flashback


Il avait cet air nonchalant, espiègle mais bien élevé. Il savait où il allait avec les mots qu'il maniait, à la limite de l'insolence tout en se montrant respectueux. Ou du moins, c'est ce qu'il voulait renvoyer. Maav ne cachait pas sa méfiance, à quoi bon. Elle avait été claire avec lui, et elle attendait une réponse. Si celle-ci ne venait pas, elle n'allait pas perdre son temps plus que ça. Comme il le disait, il n'avait pas à mal se comporter, tant mieux, ce serait le pompom. La chef de la section laisse glisser son regard sur cet individu encore inconnu. Elle ne faisait pas que l'observer, elle jaugeait ce qu'il valait, ce qu'il était. Aimait-il tourner autour du pot ? S'en amusait-il ?


caesar Oh vous savez je ne suis ni un magicien, ni un clown, je ne suis qu’un de ces individus qui aime s’amuser de tout, je prends des risques tous les jours mais vous savez, le risque c’est ce qui me rend plus vivant.


Il se comparait à un simple bipède aimant frôler le péril, les obstacles, le risque.  Soit il était un sot, soit il était un simple "mercenaire" aimant tester les menaces. Étrangement, Maav ne pouvait croire qu'il n'était qu'un idiot qui un jour allait être supprimé par une simple faute. Il était intriguant mais déjà bien irritant. Pour parler vulgairement, Maav aurait pu lui dire "accouche".


caesar Voulez vous savoir comment j’ai rendu si embarrassé vos subordonnés là en bas ? Il suffit pour cela de deviner quel numéro apparaitra sur ce dé à 4 faces.


Maav affiche une moue dubitative, elle ne pensait pas qu'elle serait face à un dé où elle allait jouer à al devinette. Elle sembla un peu blasée mais soit... Elle lui laissa sa chance. Mais pour elle, dans sa tête, c'est comme s'il voulait s'établir au dessus d'elle. "Veux-tu cette information ? Joue selon mes règles" - alors qu'il n'avait pas répondu à la première question de la noble dame, à savoir son identité. Alors elle laissa ses lèvres fermés, ne dit mot en le regardant.


caesar C’est très simple, je le lance, je le rattrape et vous devinez quelle face va apparaitre dans le creux de ma main.


Le seul mot en tête qui surgit dans Maav c'est ... pourquoi ? Pourtant il lui avait bien dit qu'il voulait la divertir, mais cela semblait bien simple et il était un homme apte à offrir bien pus que ça. Etait-il finalement en train de faire sa propre publicité ? Son propre entretien d'embauche ? Malin.
Le jeune homme lance son dé et... enfin. Il fut plaisir à la Beladonne. Le poings fermé, il indiqua s'appeler Caesar Castelli. Voilà ce que voulait notre reine qui enregistra nouvelle. Alors elle répondit, du tac au tac tout en fixant Caesar.
Qu'elle ait tord ou raison l'importait peu, c'était du hasard, même si celui-ci fait bien les choses parfois.


maav trois.

••• année deux mille vingt-trois / flashback


Ce qu'ils semblaient diamétralement opposés,
ce qu'ils étaient bien différents, physiquement.
Un débit de paroles joyeux, rapide mais également sage dans le choix de sa répartie. Maav ne parvenait pourtant pas à poser de mots ou d'adjectifs sur cet homme face à elle. Inconscient ? Stupide ? Calculateur ? Manipulateur ?
Simple ? Compliqué ?

Il était pourtant aisé pour la belle de cerner les gens mais pas lui. Lui... il semblait différent et semblable, à la fois, des personnes qu'elle a pu côtoyer. Mais seule une pensée brulait les lèvres de Maav, un adage ne la quittant jamais: sera t-il utile pour qu'elle daigne le laisser accéder à sa cour ?


caesar Dommage, c’est perdu, mais heureusement on n’a rien parié sur cette réponse.


Le deux.
Un putin de deux dans la putin de main de ce putin de Caesar.
Maav lève un sourcil avec une moue d'enfant de 10 ans, elle se sentit bouillonner puis souffla un bon coup dans sa tête. EVIDEMMENT qu'il ne fallait rien parier, mais Maav est joueuse et se dit que cela pourrait être amusant - non mais stop.
Merde, hors de question qu'il voit clair en la demoiselle mauvaise perdante... Bien que cela soit un peu tard. Elle tourne la tête en ruminant intérieurement, bah c'est que du hasard, à quoi s'attendait-elle ? A tomber sur un trois pour se ma jouer encore une fois. "Dieu" n'était pas sympa aujourd'hui.


caesar Une autre partie ou bien vous préférez peut-être qu’on tente autre chose ? Mon endroit favori c’est les casinos et là au milieu du couloir, c’est compliqué de faire plus ~


Je m'en fous.
C'est ce qu'aurait pu répondre Maav, et c'était très tentant. Mais elle est plus classe devant ce personnage qui ne faisait que raconter sa vie. Les bras toujours croisés sous sa poitrine, son fessier soutenu par la chaise, elle toise du regard le jeune homme. S'il était venu avec l'objectif de se faire remarquer, c'était validé. Plus encore, il était intriguant et cela coutait à Maav de le reconnaitre. Il n'était pas ce pitre se faisant passer pour un clown... non. Cela serait si décevant.
Et Maav ne savait pas encore ce qu'il allait devenir.


caesar Comptez vous me faire languir encore longtemps dans ce couloir, c’est un peu rustre d’attendre ainsi ne croyez pas vous ?


maav Caesar, si dans dix secondes vous ne me dites pas l'objet de votre venue, je vous fait exploser le cœur.

Suite à ça, la reine du bâtiment se lève de la chaise et balance une mèche de cheveux derrière son épaule, de manière théâtrale évidemment. Et c'est ainsi qu'elle commença la deuxième phase.
La seconde phase où Maav prends les rennes et apprends à connaitre qui est réellement la personne en face d'elle. Une chose est sure, une autre l'est moins mais... s'il n'avoue pas son dessein, ses yeux se fermeront.

Elle se rapproche de Caesar et prend délicatement de la main le dé de son propriétaire, en plongeant ses yeux dans les siens.

maav Je pourrais au moins posséder ce dé en guise de souvenir de cette rencontre totalement "fortuite".

••• année deux mille vingt-trois / flashback


La question n'est pas de savoir combien elle pourrait mettre en jeu pour ce dé... non. Elle le prendra, tout simplement. A titre de gratuité, de don ? Non, Maav se sert sur tout. Ce qu'elle désire, ce qu'elle veut ou ce qui l'attire.

prends ce que tu veux, prends ce que tu peux.

Maav continue de noyer son regard dans celui de Caesar, elle n'avait pas pris la peine de compter mais il était aisé de savoir que les 10 secondes étaient loin. Attendait-il de voir à quoi pouvait ressembler la couleur de ses yeux lorsqu'elle usera de sa bagréal ? Attendait-il de pouvoir lire ses songes ? Attendait-il de la pitié où était-ce du défi sur son visage. Maav prit soin de photographier chaque détail du visage du beau-parleur. Ses cils, sa bouche, ses sourcils, la commissures de ses lèvres, son nez et cet air particulier.

caesar Je ne suis venu que pour me présenter, pourquoi d’autre serais-je venu les mains dans les poches vous voir ? Vous êtes si peu accessible, je n’avais pas d’autre choix.


Etait-ce ça, brosser dans le sens du poil ? Que pouvait-il apporter à la reine des lieux ? Bien qu'il ai commit une petite tempête dans le hall, il se ferait tuer facilement s'il devait aller à l'avant. Et serait-il aussi docile qu'il le prétend ? S'il voulait rentrer dans le cercle, il allait devoir prouver son utilité, sa force de persuasion.
Caesar laisse un léger rire s'échapper puis s'approche de Maav, un peu trop près. Elle ne s'ay attendait pas mais le laissa entrer dans son espace plus intime. Elle n'avait pas encore décidé s'il était téméraire ou idiot.
Il lui faisait comme la promesse de la suivre, mettant un point d'honneur sur l'absence de l'ennui.


maav Alors comme ça vous êtes une âme esseulée à la recherche d'un but ?


Ce soudain tutoiement pouvait signifier plusieurs chose:
- Caesar allait mourir et Maav n'allait pas s'enticher à respecter les codes.
- Caesar était accepté par Maav, mais ça ne signifiait pas pour autant qu'il pouvait la tutoyer.

Maav recula comme pour se montrer froide, papa et maman l'ont bien formé à être cet animal insaisissable. Et elle voulait montrer à Caesar que c'était elle qui prenait les décisions. Si elle s'approche, il ne bouge pas. S'il s'approche, elle le corrige.
Comme un bon toutou, elle devait diriger.
Le voulait-elle réellement ? C'était une autre histoire...


maav Je garde le dé, je te laisse trouver Apophine, à l'accueil. Dis-lui que je te laisse accéder à ce qu'il se trouve sous ce bâtiment. Mais attention, un faux pas et tu finis en boite à sardine, ou dans un beau cercueil, c'est toi qui voit. Tu peux demander tes quartiers si tu le souhaites. Quand tu seras prêt, retrouve-moi dans la salle de la carte. Tu seras guidée, ne t'en fait pas. Apophine est légèrement soupe au lait, elle peut te changer une partie du corps en une sorte de slmie donc... ne la met pas trop en colère.

Maav décida de mettre fin à leur conversation, mais elle n'en avait pour autant pas fini avec lui. Elle lui réservait une seconde partie, dans les tréfonds de son empire. Seuls les membres des Smalt Corun pouvait y avoir accès: certains y étaient domiciliés. Comme une mini ville sous le building, il y avait tout ce qu'il fallait et les lieux respiraient la richesse. Il s'agissait en réalité d'un bunker géant.

La salle de la carte ? Une salle où les gens importants du groupe s'y réunissait, mais pour ce soir, elle l'aurait pour elle toute seule, comme ce cher Caesar qui allait être mit à l’épreuve.

Sans un regard de plus, elle prit congé.

••• année deux mille vingt-trois / flashback


Maav ne s'est jamais lassée des travaux de son père, de son ingéniosité à mêlé l'utile et la beauté. Un peu comme Maav, fabriqué de toute pièce, modelée à la guise de ses parents. Cette salle était sombre mais non pas pour y attirer une ambiance particulière mais parce qu'à la lumière, les détails se dévoilent. Ornée de colonnes imposantes, de candélabres hi-tech; la salle est vaste avec de murs de marbre rappelant ceux du grand hall. Les arches sont imposantes et tranchent fortement avec le style aperçu du même endroit. Cette salle avait... cette impression de mystère et d'importants secrets. L'éclairage tamisé créant cette atmosphère à la fois énigmatique et fascinant.
Mais, elle était surtout très vide. Aucun meuble, pas une chaine, pas une table, comme une grande salle de réception, bien que cela ne soit pas son but.
Et puis il avait ce silence, paraissant presque irréel. Le vrai silence.

Un lieu où une pognée de gens bien définie se rassemblent, peu de monde on put voir cette pièce. Quelle chance avait donc ce Caesar, ou bien... une malédiction.

Elle se tient debout et regarde le sol, au centre de la pièce, sachant pertinemment ce qu'il se cache sous ses pieds. Oui, Maav ne se lassera jamais de ce que son père avait accomplis, bien plus ambitieux qu'elle. Cela aurait pu lui faire peur, mais elle a été élevée ainsi. La normalité est celle qu'on lui a enseigné.


caesar Bonsoir, comme demandé me voilà ma chère.


Maav ne se retourne pas tout de suite, les pas de ce nouvel acolyte l'avait trahit dans ce lugubre silence. Sa voix vint à fouetter l'espace et bien vite le silence reprends son chant. Elle décida enfin de se retourner, légèrement. Elle avait changé de tenue, son immense garde robe avait le potentiel de dévertébrer le mot "saison".


maav Caesar.


Commença t-elle, d'une voix douce.


maav Savez-vous danser, Caesar ?


La vie de Maav n'eut été qu'un immense théâtre avec un public factice, encore une fois préparé par le père Beladonne. Elle a certains talents, elle a certain défaut comme toute chose fabriquée. La danse fait parti de son talent, elle ne peut chanter mais peut mouvoir son corps. C'était la première raison de son apparat de ce soir, une longue robe fendue pourpre avec une touche de blanc. Des talons assorties et ses cheveux lâchés aux naturels. Elle était l'essence même de la sirène, de la figure des Smalt Corun. Mais tout ça n'était que du maquillage, une tromperie face à un inconnu ou un ennemi.

Mais l'on notera bien une chose: Caesar a attiré l'esprit de Maav. Depuis longtemps, elle n'eut affaire à une espièglerie telle que ce jeune homme. Elle aimait jouer, pour répondre à la question de Caesar: tant jouer qu'elle avait besoin de vérifier s'il était capable d'être à sa hauteur.

Elle continua de le regarder et lui fit signe de s'approcher. Une douce mélodie de piano saisit la pièce, elle se voulait contrastée face à cette immense salle. De faux airs guillerets laissant place à une infime tristesse, Maav avait décidément tout prévu pour ouvrir et découvrir la personnalité de cet homme si sûr de lui.

Le son mélodieux démarrait en douceur tandis que Maav invitait indirectement Caesar à danser avec elle. Tout ce qu'il allait dire et faire sera décisif. Un énième test; le testeur devint le tester.
Ce soir, c'est elle qui allait mener la danse.

••• année deux mille vingt-trois / flashback


C'est comme si un piano à queue se trouvait dans la grande pièce, comme s'il jouait pour inviter les deux jeunes gens à se rapprocher. La mélodie est douce, mélancolique et envoûtante, elle emplie l'air de son aura émotionnelle. Bien vite, le protagoniste de cette présente scène répond favorablement à l'invitation dissimulée de la demoiselle. Une main tendue, quelques secondes se laissant flotter puis la main de l'autre qui rejoint la scène.

Maav ne répond pas et se contente de cligner des yeux à l'attention de Caesar. Elle avait bien des qualités et la danse faisait partie de son registre de talent.

Lentement, ils commencent à danser.
Au début, Maav mène la danse ne sachant pas le niveau de cet inconnu, mais bien vite elle remarque qu'il sait. Il sait faire.
Alors, ils commencent à danser, leurs mouvements sont parfaitement synchronisés avec la mélodie du piano. Ils glissent de leurs pas fluides et gracieux comme s'ils flottaient sur un nuage.

La musique monte en intensité pour devenir plus passionnée. Maav tourne avec grâce quand Caesar l'invite à cette effervescence, sa robe accompagne son corps tandis qu'elle est guidée avec assurance. Elle suspectait en lui de nombreux arts mais était loin de s'imaginer qu'il était capable de la surprendre ainsi. Ils se rapprochent, leurs corps presque unis, puis se séparent à nouveau, créant un jeu de distance et de proximité reflétant les hauts et bas de la mélodie.
Chaque note, chaque nuance musicale semble trouver une résonance dans leurs mouvements.

Le regard de Maav reste cependant le même, impossible de savoir si elle aime ou déteste la danse. Non, elle est seulement concentrée sur son partenaire de danse. Elle l'observe dans les yeux quand il se rapproche d'elle et examine ses mouvements quand il s'éloigne. Ce n'était pas tant sa capacité à danser qui était intéressante, bien que cela soit une bonne surprise, mais il s'agissait là de voir comment il pouvait accepter une contrainte imposée. Quelle technique pouvait-il mettre en place, s'il pouvait feindre le contrôle et garder cette assurance dont il semblait avoir le secret.
S'il était ce courageux qu'il prétendait être.

La musique se termine doucement et sans crier garde, Maav effectue un mouvement dans le but de faire chuter Caesar. Elle l'accompagne dans cette chute. Elle avait cette sensation qu'il pouvait également offrir ce qu'il lui avait promit: ses services. Que ce soit sa protection, son intégrité, sa ténacité, tout ce qu'il était. Il devait être prêt pour entrer dans cet empire qui n'était pas juste un gâteau sur lequel on avait posé Maav en guise de statuette décorative.

Toute la danse s'était déroulée en silence, seule la mélodie était maitresse des lieux.

Une fois au sol, Maav avait niché sa tête dans le cou de Caesar. Elle huma discrètement son parfum et ferma les yeux de sorte à ce que Caesar ne la voit pas. Elle monta sa main sur le torse du jeune homme et la positionna sur l'emplacement de son cœur. Doucement, lentement, son coeur changea de fréquence. Il commença à battre plus rapidement. Il sauta contre sa poitrine et battait la chamade pour Maav. Du moins, c'en était l'impression donnée. Mais était-ce la provocation de son don ou la nature qui susurrait de doux mots dans la tête de Caesar ?


maav Caesar, que peux-tu m'apporter que je n'ai pas déjà ?


Et elle allait rester là, sans bouger tout pendant qu'une réponse ne lui sera pas parvenue.
Une réponse qui allait lui convenir.
Ses capacités, son don, ce qu'il était véritablement - son essence même.

••• année deux mille vingt-trois / flashback


Seule et pourtant si bien entourée.
Appréciée et également crainte par son potentiellement courroux.
Belle et empoisonnante.
Maav était tout ça, mais également plus, pire.
Et aussi moins à la fois.

Devant les yeux de Caesar, elle était presque nue tant il arrivait à se poser sur sa vibration. Attrapant chaque tonalité de son être sans qu'il s'en aperçoive. Il était capable de se mouvoir sur chaque mouvement de la belle sirène. Il était devenu un évidence que Maav repoussait tout de même. Elle allait se servir mais tenter de garder son âme solitaire aussi longtemps qu'elle allait pouvoir le faire.
Mais nous en connaissons déjà l'issue.


caesar Caesar, que peux-tu m'apporter que je n'ai pas déjà ?

Le sol était froid, la pièce sombre et le silence en était lourd.
Pourtant,
Pourtant le corps de Maav reposait sur celui encore chaud de Caesar,
pourtant la pièce était munie d'un éclairage propice à l'intimité,
pourtant ce silence oscillait entre le danger et la sérénité.
Un ying et un yang recherché pour favoriser l'imagination de tous les êtres pénétrant cette pièce. Elle était conçue pour ça, laisser libre court aux songes afin d'avoir de radiantes ouvertures d'esprit.

Sentant le cœur de son acolyte battre à tout rompre, elle révéla lentement son visage pour observer celui de Caesar, lui promettant monts et merveilles. Si son cœur continuait, Caesar allait bientôt avoir un souffle rapide, comme s'il courait à forte vitesse depuis un moment. Bien sur, Maav allait arrêter cette emprise sur lui.
Bientôt.
Mais pour l'heure, elle lui dévoilait ses magnifiques et luisantes pupilles. Offrant alors à Caesar l'aveu de l'utilisation de son don sur lui.


maav De bien belles paroles.


Elle se releva de lui et stoppa son ascendant psychique sur lui.
Elle le regarde un instant, sans rien faire, puis lui tend sa main à son intention afin de l'aider à se relever.


maav Alors lève-toi Caesar des Smalt Corun.

Maav avait accepté la proposition de Caesar.