100 sauts à la corde, course en longueur de deux heures... la journée se sera annoncée prolifique. En dehors de son aspect compétitif, quand tu fais du sport, c'est pas pour développer une quelconque musculature. Certes, t'es un peu narcissique sur les bords, mais ta belle gueule suffit ; pas besoin de gros muscles pour soulever qui tu veux.
Non, toi, ta came, c'est l'adrénaline, l'intensité, et la sensation d'un bien-être royal, d'une énergie bénéfique à ton corps après avoir fait tout ce sport.
La sangle de ton sac de sport posée sur ton épaule, tu quittes les dernières cours sur le marketing sportif d'un pas nonchalant, pensif quant à savoir si tu chasses ou non ce soir.
Ca fait même pas deux jours que tu t'es nourri d'une gonzesse, ce qui peut te permettre de tenir encore quelques jours, tout au moins deux sans avoir à souffrir de malaises incessants.
Putain de vie.
Si t'avais pas vu ce psy par deux fois, tu penserais encore du rêve qu'il est tien, et que t'es dans le coma.
Mais c'est pas le cas : tout le monde est logé à la même enseigne ici.

Il faut que tu bois, que t'oublies un peu les pensées indésirables qui viennent te parasiter. Ca fait une semaine, et il est toujours mieux d'alimenter ta notoriété de mec populaire invité en soirée. Tes yeux s'éclairent quelques minutes, le temps d'attirer tout un tas de jeunes de ton âge autour de toi pour te faire inviter à l'une de leurs soirées.
Chance ou non, c'est une partie de ton club de théâtre et celui du sport qui vont s'enjailler ce soir sur de la tequila paf.
[...]

21h12
On est tous attablés à l'intérieur du bar, ambiance tamisée et colorée. Une pancarte à la guirlande lumineuse change de couleurs à chaque seconde, et attire votre attention sur le menu. La bière est trop faiblarde pour t'attirer, tu commandes d'office un bloody mary.
T'es à ton deuxième verre que la salle est déjà bien remplie et bruyante sous le flot des conversations et de la musique. Le son de celle-ci est toutefois suffisamment mesurée pour qu'on puisse tous s'entendre.
Devant toi, il y a une fille qui te caresse la jambe avec la sienne. Tu ne sais pas si elle le fait exprès mais tu préfères ne pas rentrer dans son jeu. Pas tout de suite.
T'aime bien te faire désirer.

- A MONTREAL ET AUX FUTURS DIPLOMÉS QUE NOUS SOMMES !


L'un des étudiants aime à attirer l'attention ; tu préfères rester discret, c'est un peu ta marque de fabrique.
Les gens gravitent naturellement autour de toi, avec l'appui évident de la faveur pour certaines fois. Et le brouhaha ambiant ainsi que l'effet de l'alcool commencent à faire leur effet : à savoir être suffisamment assommé pour ne plus avoir à penser.
Ouais.. tu te laisses un soir.
Juste un soir pour souffler, au risque de te faire griller.

La mine boudeuse, elle se concentre -faussement- sur autre chose. Tu regardes ailleurs, laisses tes yeux errer au loin, vers des couples de personnes ou sur le groupe en lui-même. D'aucun ennui tu ne saurais souffir en l'état puisque tu termines déjà ton deuxième verre. Un ami à toi te propose de la bière, et la minute d'après, tu trinques avec lui. Elle te regarde.
Tu souris. Tu souris de plus belle, tu exagères les traits, tu lui fais croire que tu es heureux sans elle, et ça la fait se redresser brutalement, pretextant un :

- Je vais fumer.

Ca te grise de fou. T'as même pas besoin de jouer de ta faveur pour t'en mettre une autre dans la poche. Pourtant, les rumeurs sur toi qui courent sont bonnes à l'exception d'une : Jessie n'est pas un homme sérieux, c'est un coureur de jupons. Tu ne gagneras rien à avoir une relation sérieuse avec lui.
Dieu sait qu' il t'est arrivé de cumuler deux relations de longues dates. La stabilité est un phénomène agréable, où la toile d'araignée se tisse d'elle-même. Et plus c'est long, plus le met est bon.

[...]

Elle se rapproche de Adam, elle, jolie brunette aux longs cheveux ondulés, assez grande et svelte, vêtue assez simplement d'un t-shirt moulant qui gonfle sa poitrine, et d'un jean tout aussi moulant.

- Adam, tu veux bien m'accompagner fumer dehors ?

Quelque chose la tracasse, tout ça la tend. Elle jette un regard vers Jessie qui manifestement s'intéresse plus aux discussions masculines. Mais Adam, lui, est gentil. Agréable. De toute, elle a déjà essayé de le draguer lui aussi, et comme il ne lui a rien montré de son intérêt, elle a décidé de le friendzoner.

Evidemment qu'il veut la suivre. Il doit être en chien sur elle, elle en est sûre. Il est gentil. Mais en dehors de cet aspect de lui, elle n'a jamais cherché à le taquiner plus, ou à le voir comme un parfait petit toutou. Il a toujours dégagé cette désinvolture qui, de un, le rend attirant, de deux, pose une barrière invisible.
Pourquoi n'a-t-il jamais cherché à sortir avec elle au final, alors que la jeune femme collectionne des hommes à la pelle. Est-il donc gay ?

Une fois dehors, elle porte sa longue cigerette contre ses lèvres rougies par le crayon qu'elle a appliqué dessus, et elle tire une longue taffe en soufflant. Elle repense à Jess, et le poids de la contrariété la pèse.

- Dis-moi, tu sors avec quelqu'un ? Je veux dire, on se cotoie mais on se connait pas beaucoup je trouve.

Les minutes s'effilent, desquelles une conversation lambda découle de ce court timing. Jusqu'à voir apparaître la silhouette d'une tierce personne. Celle-ci est aussi grande que Adam, aussi athlétique, accompagnée d'un style éternel de bad boy américain.

[...]

Ahh, elle a trouvé un pigeon pour passer ses nerfs.
Cette meu, c'est andy. Tu la vois très souvent à ton club de théâtre, et tu as déjà joué des scènes soit de romance, soit de séduction selon ce que le script imposait. Pour toi, la limite est aussi infranchissable que tangible : entre le jeu d'acteur et la réalité, le gouffre est infini. Tu portes déjà un masque dans la vie de tous les jours, tu es donc aux antipodes d'Andy, qui se laisse submerger toujours par un flot d'émotions, par une passion brute et compulsive.

Si tu ne l'as toujours pas tué, c'est juste pour entretenir ta réputation d'homme à jalouser. Car si pour toi Andy t'insupporte, elle plait à beaucoup d'hommes. Et c'est agréable d'être celui que les mecs jalousent. Celui que les mecs aimeraient davantage connaître pour lui ressembler.

Tu veux sortir. La tendre.
Ca t'amuse.
Tu fumes qu'en de rares occasions, et cette soirée en est une. T'as demandé une clope à ton voisin, il te la donne sans réflechir, puis tu sors enfin pour te rapprocher du petit duo. Si tu te laissais submerger par les émotions, tu serais en train de leur ricaner au nez.
Au lieu de quoi, tu cales le scaferlati entre tes lèvres, et... ah oui. le feu.
Tu la retires et tu avises du regard le garçon qui l'accompagne :

- T'as du feu ?

Pourvu qu'il en est, sinon l'autre allait se faire une joie de prendre la perche que tu lui as tendu involontairement.
Andy fait comme si de rien n'était :

- D'ailleurs Jessie, on m'a dit que tu t'entrainais avec une chaise et un ballon de basket pour tes scènes. Tu sais que c'est toujours plus "intense" quand tu le fais avec une vraie personne.

Heureusement, c'est lui qui te propose le briquet. Alors, comme ça, il en a un. C'est quoi son nom déja ? Ce n'est pas la première fois que tu le vois aux soirées universitaires, ni même au campus. Le briquet est chaud, la sensation te plait.
Tu tires une taffe, t'expires lentement et tu manques de te brûler les narines à l'invitation absolument pas discrète de Andy. Tu tousses parce que tes poumons ont pris cher, et là tout de suite, en guise de vengeance, tu ne dirais pas non pour lui boire son sang.
Mais quelle conne.
Elle t'amuse, il y a rien à faire. Les personnes intelligentes t'ennuient, quand t'y repenses.

Tu lui lances un regard , tu la soumets au jugement de tes yeux écarlates.

Quand tu t'apprètes à l'ouvrir pour lui répondre un "elle est bien bonne", l'autre renchérit. Heureusement pour toi, tu ne fumais pas sur le moment ou tu aurais fini à l'hopital, les poumons cramés. Ca n'enlève en rien de ta surprise, manifestée par un visage et une expression figée.
Si d'abord, il te déconcerte, ton sens de l'observation te fait comprendre une chose : il n'est pas intéressé par la proposition, il veut aussi la faire chier.
... et ça ne loupe pas.

- Quoi ??

Elle se retourne brutalement vers Adam et l'apostrophe du regard. Elle tente tout et n'importe quoi pour rattraper le coup :

- Ne dis pas n'importe quoi, tu ne fais même pas parti du club de théâtre, et je ne parlais pas de toi ! ...

Indignée. C'est exactement ce qu'elle est. En plus de se sentir acculée, elle renchérit, en glissant une mèche de cheveux derrière une oreille :

- Et je ne parlais pas de moi non plus.

C'est vrai qu'il t'est arrivé de t'entraîner avec un ballon. Une feuille blanche avec le dessin dudit personnage. Ou encore un mannequin. C'est toujours plus simple pour toi pour dévoiler ton plein potentiel. Et éviter de supporter les odeurs indésirables, la mauvaise haleine ou encore les commentaires désobligeants des autres "acteurs".
Sur scène, c'est toujours autre chose mais, tu n'avais jusque là pas trouver la bonne personne pour .. t'entrainer.

Et l'espace d'un instant, ton regard analytique coule sur la silhouette du gars. Ton coeur rate très légèrement un battement. Tu ne montres pourtant rien d'autre qu'une façade stoïque, quoique toujours amène pour ne jamais brusquer tes interlocuteurs.
Tes yeux reviennent à elle qui semble se contenir d'exploser. Elle pompe si fort sur sa taffe que tu serais prêt à ce qu'elle fasse pareil sur ta queue.
Un sourire ravageur étire tes lèvres... en pensée. Tu ne peux pas lui montrer combien tu jubiles. Alors, nonchalant, tu réponds :

- pourquoi pas...?

Bref haussement d'épaules, tu ne les regardes même plus.

- Comme ça, mon jeu sera plus intense. Et c'est peut-être mieux qu'il ne soit pas du club du théatre.

La tournure de la scène t'oblige à t'intéresser à lui :

- Au fait, moi c'est Jessie. Tu t'appelles comm'- ?
- Il s'appelle Adam, et je pense pas qu'il soit doué pour tout ce qui est jeu d'acteur, Jess. C'est peut-être mieux si tu me choisis, moi.

Cette fois-ci, elle joue cartes sur table et c'est au-dessus de tes forces, tu ne peux empêcher un sourire tordre tes lèvres.

Pourquoi il réplique. Pourquoi il a l'audace de répliquer, et de la contredire devan la seule personne qu'elle ne veut pas voir filer entre ses doigts ? Cette fois-ci, il lui est difficile de cacher quoi que ce soit, si bien qu'elle le fustige du regard.
Cela ne loupe pas, Jess, ton sourire s'adoucit.
Mais au lieu de calmer finalement le jeu, et de la titiller sur un autre terrain de jeu, elle renchérit sur une provocation sous couvert de question réthorique. Pourtant... elle ne devrait pas jouer à ce jeu dangereux avec toi. C'est très mal te connaître.
Tes iris grenats se posent un instant sur la silhouette -grande- d'Adam. Jusque là tu n'es jamais allé bien loin avec les mecs, même si tu ne t'es jamais voilé la face quant à l'attirance ressentie à leurs égards. Mais aucun d'eux jusque là n'ont attiré ton attention, et le plan le plus facile pour toi reste les femmes. Alors pourquoi s'embêter avec les hommes ?
T'as envie de récidiver.
Peut-être même qu'à ce stade, c'est l'enfoncer que tu veux :
- Pourquoi l'ivresse changerait-elle d'une femme à un homme ?

Elle allait rétorquer quand soudain, elle se ravise. Elle semble -enfin- comprendre ton jeu. Peut-être pas celui d'Adam, mais le tien assurément. Elle comprend si bien qu'elle inspire et croise les bras.
- .. pff.. vas-y hein. Essaie, et tu verras bien par toi-même.
On sait tous ici qu'il s'agit d'une énième provocation, mais dont elle est certaine de l'issue : jamais de notoriété Jess ne s'est intéressé aux hommes alors pourquoi le ferait-il maintenant ? Elle écarquille les yeux d'un coup, et vient de se souvenir qu'il ne s'agit pas d'essayer un nouveau genre, mais de s'entraîner avec dans le cadre du théâtre. Et qui dit théâtre, dit acting.

- Okay.

Son teint devient livide. Elle le regarde, comme si elle venait de se planter elle-même une dague dans le coeur.

- Regarde bien, Andy. Et dis-moi si la situation est intense.

Tout ça t'amuse. T'en as rien à carrer de la blesser ni même de savoir si Adam le veut ou non. Ce que tu veux, là, c'est lui briser le coeur, et trouver potentiellement un meilleur outil d'entrainement pour tes scènes. Parce qu'évidemment, tu as le premier rôle.
Et tu joues le rôle d'un coureur de jupon.

- Laisse-toi guider Adam. ... ou devrai-je dire, Annette.

Petit sourire en coin dirigé vers Andy, à deux doigts de partir.

Tu te rapproches de Adam, et ta main se glisse en dessous de la sienne pour la lui captiver ensuite, glissant tes doigts contre les siens. Ton regard est brûlant, brûlant de désir et de passion pour la personne qui te fait face.

- ô ma douce Annette...Vous m'avez dit un jour que si je faisais un pas de plus, vous me gifleriez. Mais vous m'avez dit aussi que votre vie était moins morne depuis notre rencontre. N'est-ce pas le signe que nous devrions . . . tenter ?

Tu tues la distance, et ton corps colle le sien. Peut-être que sa taille te gêne  ; une femme est plus petite, plus menue. Pourtant... pourtant, la forme de ses yeux et la lueur chatoyante qui s'en dégage font fondre quelque chose en toi. ..
.. et maintenant que ton visage est si près du sien, tu lui trouves des traits féminins. Beaux. Fins.
Attirants...

- Ca suffit, arrêtez, je veux pas voir ça ! dit Andy brutalement en les séparant tous les deux.

Adam te surprend. De toute évidence, tu connais très mal ce gars, dans ton campus. Peut-être parce qu'il n'en fait pas parti, et qu'il flirte simplement avec le club de sport. Tu n'as jamais vraiment su s'il en faisait officiellement parti.

Tes yeux le dévorent presque litteralement, comme si tu tentais -sans te cacher- de le sonder, de voir à travers lui une personnalité qui te changerait de l'ordinaire. Pourtant, rien ne semble te permettre de traverser ce regard intense, aux iris bicolores. Etonnant, d'ailleurs...

Il n'est ni intimidé par toi, ni par la situation. Comme s'il était habitué à accepter les challenges. De deux, soit il est naturellement doué ; soit il porte plusieurs casquettes.
Ou masques.
comme toi

La voix de andy te ramène à la réalité, cruelle et insipide, Andy dans toute la splendeur de l'humanité : accompagnée d'une sensibilité exacerbée et d'un cerveau à peine exploité.

Adam récidive, amusé par les circonstances. Lui qui avait suivi Andy sans remuer la queue, envoyait maintenant des signaux en écho avec les tiens.
Et un intérêt profond pour lui naquit alors...
Au grand dam d'Adam...

- Un texte peut se lire, et je ne trouve pas qu'il joue mal ? Bien au contraire...

Quand tu fais ce compliment, tu fixes Adam, faussement charmeur. Tu ne lui adresses pas de sourire, mais un intérêt réel.

- Mais comme tu sembles intéressée par ma propre performance d'acteur dans mes moments d'entrainement, je te propose de le juger sur l'acte qui suit la question de mon personnage : celui du baiser.

La jeune femme passe du rouge au blanc. Livide comme un fantôme. Elle a vu Jessie n'embrasser que des femmes, mais l'idée que ce soit un homme... est ridicule, dérisoire. D'un coup, elle est prise d'un rire, qui frise l'hilarité nerveuse.
Elle frappe ses mains entre elles, et semble être plus relax à l'idée de voir deux hommes s'embrasser.

- Vas-y alors, et si tu changes d'avis, tu peux toujours courir.

Même si elle bluffe en le provoquant, elle est sûre de l'avoir ce coup-ci. Comment un autre mec peut-il la mettre sur le rebord, elle. Jessie se rendra compte que sa bouche à elle, est plus douce et capable de lui faire ressentir des sensations qu'un homme attend.
Et pas ce nul.

Tu l'insultes en pensée. Et une fois n'est pas coutume, il t'est difficile de dissimuler ton regard scrutateur, celui qui ne cille jamais. Celui qui condamne à la médiocrité. Tu te reprends rapidement, tu l'espères, en hissant sur tes lèvres un sourire de fausse connivence. Sans même plus lui accorder d'intérêt, tu saisis des doigts le menton d'Adam, et tu presses tes lèvres sur les siennes, sans prévenir. Tu l'embrasses avec une fougue avide. Avec une volonté de lui faire fermer sa gueule, à cette pauvre conne. Alors, tu y mets du tien, et tu bois presque ses lèvres, qu'il te repousse ou qu'il joue la scène, ton bras s'est suffisamment enroulé autour de ses épaules pour l'empêcher de s'éloigner de toi.
Tu entrouvres les yeux et tu l'observes de tes iris grenats. D'abord lui... puis la fille.

Qui vous fixe les yeux ronds comme des billes.
ça te fait bander.

Ca te fait bander, mais le ton du baiser change, et devient plus langoureux, appuyé, initié par ton partenaire. Tu sens la chaleur de son corps contre le tien et tes sourcils se froncent dans un mouvement imperceptible, intrigué par ce qu'il est en train de faire. Aime-t-il jouer à ce point ? Ou aime-t-il... le baiser ? Ou est-ce encore le jeu brûlant dans lequel elle s'est jetée tête la première ?
Tu ne sais pas, mais tu ne pensais pas sentir ton corps réagir avec une telle virulence, une telle soif de découverte. Ouais.. l'idée que ce soit un mec t'excite à un point phénoménal, et pourtant, vous n'êtes qu'en quête d'un baiser pour l'acting.
Tu frissonnes au doigt qui ose toucher ta peau chaude, sous le t-shirt, et tes iris rouges s'ancrent aux siens pour analyser l'expression de son visage. A ce même moment, tu entends des bruits de pas s'éloigner de vous...

Elle est d'abord surprise quand il embrasse Adam, mais elle attend le moment où il le repoussera, où il sera répugné par ce contact masculin. Après tout, Jessie est hétéro, et même pour un jeu d'acteur, s'embrasser sans réel contexte ne pouvait pas l'inciter à aller aussi loin...
Quelle grossière erreur, lorsqu'elle les voit -tous les deux- s'embrasser avec avidité, le genre de baiser qu'elle-même a toujours rêvé d'avoir avec Jessie ou un autre mec. ... et c'est ce petit connard arrogant qui fourre sa langue dans sa bouche ?
Elle le hait.
Elle le déteste profondément, et Jess aussi.
Son visage s'est éteint, et ses poings se resserrent avec violence, au point que ses ongles pénètrent sa propre chair. Une douleur intense empoigne son coeur, et la seconde d'après, elle marche sur le côté pour échapper à cette vision terrible. la fuite.
Elle préfère rentrer chez elle, et ainsi se diriger rapidement vers son banc dans le restau' pour récupérer ses affaires.

[...]
Tu ne l'as pas entendu partir. A vrai dire, elle ne t'intéresse même plus, elle n'était qu'une distraction comme une video le serait dans un fil pioutube. Mais lui, par contre, il allait trop loin. Il allait trop loin dans ses gestes, son rapprochement, sa langue, et si cela ne te dérange pas dans l'ensemble, tu te questionnes à propos de ses réactions ... mais peut-être aussi des tiennes ?
Pourquoi aller aussi loin dans ce jeu ?
A qui tu te poses la question ? à lui ... ? Ou à toi ...
Et cette langue qui caresse la tienne, se fondant dans l'humidité de vos bouches ainsi que la friction inconsciente de vos bassins n'ont de cesse de t'acculer vers tes bas instincts. Le besoin irrepressible de le baiser contre le mur n'est plus une option pour toi, et pourtant, tu as autant une image à tenir comme tu ne vois pas d'intérêt (à tes petites affaires) à continuer ce jeu...

Alors, tu arrêtes, tu éloignes tes lèvres, ta langue de la sienne, et t'essuies la bouche non pas par signe de dégout mais parce que vous vous êtes bavés dessus.
Un sourire, léger, faux, pour détendre l'atmosphère :

- Tu n'étais pas obligé d'aller aussi loin, tu sais ... tu m'as littéralemment mangé  la bouche.

Bouche malmenée dans le délice, que tu masses légèrement de ton pouce en le regardant droit dans les yeux. ... putain, tu bandes, et tu le sais. Tu le sens, à être aussi serré dans ton pantalon. Par... curiosité peut-être, tu baisses un peu le menton, et poses un regard sur ton jean.... Tu redresses les yeux pour le fixer à nouveau, toujours ce sourire aux lèvres.
T'es relax, mais dans ta tête -et ta queue- c'est un volcan prêt à exploser.

- Tu embrasses très bien pour info. Mais je vais devoir t'abandonner, j'ai envie de pisser.

Tu le sais qu'il sait que tu sais ce que ça veut dire. Tu fais un pas sur le côté, déjà prêt à rejoindre les toilettes qui seront le seul endroit dans lequel tu vas pouvoir libérer cette envie douloureuse dans le creux de ton aine. Tu te fais pas prier en fait pour le quitter, même si pour toujours conserver un degré de sympathie, tu ajoutes sur le chemin :

- On reparlera de cette histoire d'entrainement si tu veux.

Et là, tu traces Tu n'as qu'une idée en tête, te soulager. Tu rentres dans le restaurant, et sur le chemin, tu croises Andy, qui elle va dans le sens opposé, armé de son sac, et d'un regard noir. Ton regard pourpre croise le sien l'ombre d'un instant. Tu ne t'occupes pas de son cas, t'as autre chose à foutre. Tu es obligé d'aller vite si tu ne veux pas qu'on voit le relief vers le haut de tes cuisses.
Une fois dans les toilettes des hommes, tu soupires en ne voyant personne à l'intérieur, et tu choisis au hasard une cabine...