2025 Qu'il fasse jour ou qu'il fasse nuit, le monde profite des milles activités de la ville blanche, Montreal. Une ville limitrophe, réputée pour être impossible à quitter.Toutefois, peut-elle réellement constituer votre seul monde ? Puis, cette guerre des sangs ne semble vouloir cesser au vu de votre nature. Car vous êtes de ceux que les hommes ont toujours craint : une créature surnaturelle... qui se nourrit des autres.
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14/04/2024
Ouverture du forum ! Bienvenue chez les timbrés !
Les femmes, les hommes et les non-binaires ne parviennent pas à vivre en harmonie. En effet, trois couleurs de sang régissent la ville. Ces sang, qui depuis des années, ne sont autres que des instruments de discrimination, un pretexte pour chasser au sein de la ville. Vous apprendrez vite à vous méfier des autres, comme de vous-même. Car ici, c'est le pouvoir du sang qui vous dirige. Vous et votre faim...
Profession/Hobbie : Batteur pro & carpette de Wade
Cody Blackwood
Mer 1 Mai 2024 - 18:07
Welcome to my mind
1 an plus tôt...
Cody s'est rapidement adapté à son environnement. Et qui dit s'adapter, dit s'épanouir. Avec sa team. S'il avait été seul, peut-être bien qu'il n'en serait pas là. Et soit il se serait reconverti, soit il serait devenu batteur dans un autre groupe. Cody a toujours soif de connaissances et de rencontres, mais Dean restera à jamais dans son âme, pour ce qu'il a apporté dans sa vie. A savoir une renaissance...
D'un pas heureux, il déambule dans les rues accompagné du plaisir d'etre enfin seul. Tout souriant, dissimulé derrière sa casquette noire à annneaux, ses lunettes rondes et jaunes, ou encore sa tenue de techwear tout de noir. Il se dit que personne ne le captera ainsi. La casquette devrait pouvoir faire tout, en ce bas monde. Si seulement il avait la bagréal de la métamorphose, il pourrait profiter de tout le monde sans qu'on sache que c'est lui.
Mais cela irait-il avec sa personnalité, de tromper son monde ? Pas sûr.
Devant une boutique de jardinerie, ou de fleurs, une grande boule de poile blanche accueille le jeune homme. Il s'agissait d'un grand samoyède, la queue battant l'air en voyant quelqu'un se rapprocher de lui. Cody lui caresse d'abord la joue et l'oreille, sans même lui faire sentir sa main. Puis, agenouillé devant la bête, il rigole en l'enlaçant et dans un mouvement brutal du chien -de la chienne plus précisement- celle-ci fait tomber la casquette de Cody. Il la ramasse bien assez vite pour ne pas se faire remarquer quand soudain deux jeune filles le pointent du doigt. Les yeux ronds comme des billes, le batteur quitte à regret l'animal pour s'enfoncer dans les méandres d'un magasin de plantes, pas très à l'aise. Il ne fait malheureusement pas assez sombre pour se cacher dans cet endroit. Et.... pour peu qu'il réflechisse à un endroit dans l'optique de se fondre dans le décor que, déjà, un groupe de quatre filles et deux garçons rentrent à l'intérieur de la boutique... à sa recherche.
Merde.
Acculé, son seul réflexe est de lever les mains et de faire montre d'un sourire.. Qui transpire d'embarras. Il maugrée en silence sur sa situation et agite sa main :
Il se liquéfiait, littéralement. Dans ces moments-là, il comprenait vraiment ce que cela signifiait de posséder un corps composé à 60 % d’eau. Il le subissait bien là. La serre de la jardinerie ne connaissait aucune demi-mesure. Lorsque la fin d’année approchait et que les températures baissaient doucement, franchir cette porte en verre s’apparentait à plonger la tête la première dans un congélateur. Liam se résignait à garder ses gants et son bonnet quand il se savait destiné à poireauter dans la serre en plein hiver. En revanche, l’été la transformait en véritable four. Le jeune homme manqua plusieurs fois de tomber dans les pommes durant sa première saison chaude passée à la jardinerie. Il rencontrait alors encore un blocage quand il s’agissait de se nourrir correctement et son corps le lui avait fait savoir. Aujourd’hui, bien qu’il ne s’abreuvait pas quotidiennement, l’idée même d’avaler le sang de quelqu’un d’autre ne le repoussait plus autant. Chaque pas en avant était une victoire en soi comme dirait son thérapeute. Liam apprenait à le croire petit à petit, mais il doutait que ce dégoût de lui-même le quitterait complètement. Son psy déclarerait certainement quelque chose du genre : « Qui sait de quoi demain sera fait ? Peut-être que votre vision sur la chose n’évoluera pas, peut-être qu’elle changera légèrement ou bien drastiquement. Ce qui se compte c’est ce que vous êtes parvenu à accomplir jusqu’à présent, le reste se fera naturellement si vous continuez de croire en vos efforts. » C’est peut-être pas si con après tout...
La serre était installée tout près d’un arbre bien feuillu, filtrant ainsi les rayons du soleil qui frappait de plein fouet cette fournaise de verre. L'ombre agréable protégeait Liam qui aurait certainement fondu depuis. Il grommelait contre ses collègues, aucun ne s’était dévoué pour faire le tour des plantes de la serre. Liam s’était fait embaucher après le reste de l’équipe. Tous travaillaient ici depuis l’ouverture de la jardinerie deux ans auparavant et se connaissaient déjà bien avant que Liam ne rejoigne la boutique. Il ne s’était pas vraiment senti « exclu » à son arrivée, mais l’intégration fut compliquée. Les questions pour faire connaissance semblaient forcées, ou du moins maladroites, certaines remarques s’avéraient parfois déplacées, notamment sur la couleur de ses cheveux et sur ses lunettes noires. Il s’était rappelé les paroles de son thérapeute : « C’est tout à fait légitime que vous vous sentiez offensé par ce genre de propos. Cependant, gardez en tête que les intentions derrière les mots ne sont pas toujours celles que vous percevez. Tout le monde peut faire une erreur, apprenez à différencier la maladresse et l’ignorance de la méchanceté. » Il n’y arrivait pas toujours, mais essayer adoucissait déjà sa colère et l’aidait à moins prendre à cœur les remarques des autres. Ses collègues n’étaient pas foncièrement mauvais, juste un peu, oui, ignorants à ce sujet. Il leur avait fourni des réponses brèves et chacun était passé à autre chose. Liam travaillait dans cette jardinerie depuis deux ans maintenant, ses rapports avec les autres employés s’étaient améliorés, même s’il ne les côtoyait pas vraiment en-dehors du travail. Ils appréciaient le taquiner de temps à autre et Liam les soupçonnait de s’être ligués contre lui aujourd’hui, pour qu’il s’occupe de la serre. Je vous retiens, bande de merdes.
Alors que ses chaussettes commençaient à fusionner avec ses pieds dans ses baskets, Liam remarqua qu’un groupe venait de rentrer précipitamment dans la jardinerie. Il les observa de l’autre côté de la paroi en verre en train de s’agglutiner autour d’un jeune homme aux cheveux… verts ? En vrai Liam tu t’es vu ? T’es personne pour juger, tais-toi. Il fronça les sourcils derrière ses lunettes en constatant l’agitation dans l’allée étroite. L’inquiétude qu’une ou plusieurs plantes ne tombent d’une des tables et s’écrasent au sol fit irruption dans son esprit. Le sac de l’une des filles frôlait déjà les cactus disposés à côté d’elle. Il s’essuya rapidement le front avec son poignet et retourna dans la partie principale du magasin. Les six amis encerclèrent leur victime et Liam ne serait pas surpris s’ils sautaient à la gorge du garçon. Le jeune homme éprouva une once de compassion pour lui, il semblait totalement acculé et gêné de cette situation.
« Hé ! interpela-t-il en se rapprochant du brouahah. Si vous êtes juste venus ici pour déranger la circulation des clients et foutre le bordel dans les rayons, vous pouvez partir, commanda sèchement Liam en toisant de haut ces fauteurs de troubles.
Les six échangèrent un regard entre eux puis reposèrent les yeux sur leur cible. En se retournant vers le jeune homme aux cheveux verts, l’une des filles cogna un cactus qui bascula par-dessus bord. Par réflexe, Liam rattrapa le pot au vol, ne laissant tomber qu’un peu de terre sur le sol. Liam ravala le nœud qui se formait dans sa gorge et braqua de nouveau son regard noir, camouflé par ses verres opaques, sur ces emmerdeurs.
- Il faut que je vous le dise en quelle langue ? Foutez le camp, maintenant, ordonna-t-il d’un ton plus grave.
Ces imbéciles percutèrent enfin et décampèrent de la boutique. Liam les fixa jusqu’à ce qu’ils eurent franchi la porte puis souffla du nez en secouant la tête. Il reposa le petit cactus à sa place sur la table et s’intéressa au jeune homme maintenant libéré de ces sangsues. Maintenant qu’il pouvait mieux l’observer, le vendeur reconnut le batteur du groupe qui se produisait occasionnellement dans l’un des bars de Montréal. Si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, l’un de leurs autres membres officiait comme barman dans ce même établissement. Mads et Amy affectionnaient particulièrement cet endroit et Liam fut plusieurs fois convié à les suivre dans leurs escapades. Il se souvint avoir croisé le regard de son interlocuteur entre deux verres lors de ces concerts.
- Ça va ? Ils te suivaient pas depuis des plombes quand même ? » interrogea Liam et inclinant un peu la tête sur le côté.
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Liam Mulligan
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Cody Blackwood
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Cody Blackwood
Ven 3 Mai 2024 - 17:09
Welcome to my mind
- Tu es bien Cody, le batteur de Corroded Coffin, hein ?
Un sourire davantage ponctué par la gêne fait balancer la tête du musicien. Alors, certes, il pourrait fuir le magasin, avec sa faveur, sauf qu'il ne porte pas sa bague sur lui. Combien de fois Dean ou Icare lui ont dit de ne pas s'en séparer ? Mais le jeune homme a déjà blessé quelques personnes en l'utilisant, et pour le simple plaisir d'être juste lui-même, et non une "créature surnaturelle" ça lui déplait pas de l'enlever. Il regrette maintenant de s'en être séparé pour aujourd'hui.
Une grande ombre semble intervenir dans ce mic-mac ambiant. Deux filles du groupe comprennent enfin le malaise qui environne leur idole, mais la plus fan ne cesse de lui demander un autographe sur sa main. Il prend le stylo en grinçant des dents. Il adore ça faire plaisir, mais bordel, laissez-le tranquille pour aujourd'hui ! Il voulait juste une journée tranquille, dans la peau d'un mec lambda. Cette réputation de musicien lui colle trop à la peau ces derniers temps, peut-être devrait-il songer à changer de couleur de cheveux. Mais il aime trop son vert. Il n'a pas fini de signer l'autographe qu'il se sent pleurer intérieurement. Pourquoi la vie ?
Il sursaute à la voix qui gronde derrière eux, et tu lui apparais -enfin- dans son champs de vision. Il peine d'abord à te reconnaître, trop préoccupé à observer la scène et à espérer à un peu d'accalmie. Lorsque le pot de cactus tombe, Cody a le reflexe d'aller de l'avant pour le rattraper... mais tout devient trop rapide pour lui. Il a l'habitude, au contraire, d'admirer les mouvements ralentis de ses cibles lorsqu'il utilise sa faveur.
Et toi.. ? Tu as de bons réflexes. Mais il comprend aussi combien tu n'apprécies pas la situation, et Cody se sent inclus dans l'ordre intimé. Une main sur son bras, il se raidit et recule d'un pas en espérant se faire tout petit, se fondre dans l'ombre des plantes... après tout, n'a-t-il pas les cheveux verts ? Il en profite pour comparer l'une de ses mèches avec une feuille d'un monstera géant, et approuve lui-même la ressemblance.
Jusqu'à te sentir se rapprocher de lui, le coeur alerté par la proximité. Doit-il partir aussi ? L'endroit semble lui convenir plus que de mesure tout à coup. Et, à ta question, Cody reste figé l'ombre d'un instant, pris d'un éclair de génie :
- MAIS ON SE CONNAIT !
Il te pointe du doigt, visiblement ravi. - TU ES ... EUH... TU ES LE GRAND MEC BLANC QUI PARLE DES FOIS A DEAN NON ? Ou ICARE ? non non non... LIAM, C'est ça ?
Cody est réellement heureux de se souvenir de lui, tout en dissimulant l'effet que la toute première et forte impression avait eu sur le musicien...Le troube l'avait gagné si vite qu'il s'était mis à begayer ensuite pendant au moins une demi-heure. Et si aujourd'hui il parvenait à aligner ses mots, un désordre émotionnel semble prendre peu à peu possession de son être, qui le réduit ainsi au calme et à une partielle intimidation. - Et non, non, ah ah ah , ne-ne t'inquiète pas ! Tu travailles ici ? C'est vraiment trop mignon qu'un homme comme toi travaille ici !
Comment ça, "comme lui " ? Cody commence déjà avec sa maladresse, le trouble devient handicapant. Il entoure d'office l'une de ses mèches vertes autour de son doigt en fixant un point devant lui, le coeur à deux doigts d'exploser dans sa cage thoracique. Figé.. par l'intimidation. - Enfin, je veux dire, un homme grand, qui fait si protecteur, ah ah ah.
Grand, Beau, Magnétique, Mystérieux, Hypnotique, Renversant, Sexy, je me noie...
Sans grande surprise, Liam n’était pas quelqu’un de particulièrement extraverti. Il ne sortait pas beaucoup en soirée, pas de lui-même en tout cas. Si on ne comptait pas les appartements de ses voisines bien sûr. Ces dernières l’invitaient régulièrement chez elles et tous les trois y passaient des nuits entières. Amy proposait souvent des soirée jeux, films ou make up et suppliait Liam de la laisser appliquer du mascara sur ses cils. « Ils sont teeeellement longs et teeeellement beaux, pitié !!! » Après quelques objections, il finissait toujours par céder aux jérémiades d’Amy, il soupirait en secouant la tête et abandonnait son visage entre ses mains. Son visage et ses ongles aussi d’ailleurs. La jeune fille aimait tester ses nouveaux vernis sur ses deux amis et s’amusait à dessiner de petits motifs sur chacun d’entre eux. Elle imaginait de nouveaux thèmes à chaque nouvelle tournée ; des tons pastels, des formes géométriques, des dessins plus naturels… Un soir elle s’était lancée le défi de créer des papillons sur les ongles de ses invités. Mads la félicita du résultat, au plus grand bonheur d’Amy dont les yeux remplis d’étoiles firent tendrement sourire Liam. Oui, il pouvait bien supporter un peu de mascara et de blush, cela en valait la peine. Plus les semaines passaient et plus il chérissait ses instants passés avec elles. Il se sentait libéré, il soufflait, il osait découvrir ses yeux lorsque ses migraines le laissaient en paix. Il ronchonnait quand Amy le traînait dans les magasins pour trouver le cadeau d’anniversaire « parfait » pour son collègue « super mignon » qui travaillait avec elle au cabinet vétérinaire. Il se retrouvait perplexe quand Maddison lui décrivait ses idées de réaménagement de salle de bain. Il n’y connaissait absolument rien en décoration d’intérieur mais elle énumérait les critères de ses clients et expliquait en quoi son projet répondait à tel et tel point et comment. Le cerveau de Liam fumait après ces conversations, conversations auxquelles il ne participait pas réellement, Mads se répondait surtout à elle-même. Peut-être avait-elle besoin de quelqu’un pour verbaliser son plan, pour répéter sa présentation ? Liam se trouvait juste là, à sa plus grande détresse. Les extravagances de ses voisines s’étaient fait leur petite place bien au chaud dans la vie du jeune homme et ce dernier, même si parfois agacé, les acceptait sans se poser plus de questions maintenant.
Il s’était donc habitué aux soirées bar qu’Amy et Mads appréciaient organiser. Le fait de choisir le même endroit, l’Amarante, déstabilisait moins Liam qui y prit ses marques petit à petit. Il échangeait quelques mots et cigarettes avec le barman (un mélange entre Steven Tyler et Brian May), plus rarement avec la gérante aussi et il avait déjà aperçu le reste du groupe qui profitait des locaux pour jouait ses morceaux. Il ne se tournait pas spécialement vers ce style de musique dans la vie de tous les jours mais assister à leurs représentations ne lui déplaisait pas, loin de là. L’engouement des concerts probablement. Il se rappelait de ceux auxquels les emmenait son père. Ce dernier lui racontait souvent sa phase de rockeur, cette période de sa jeunesse où il avait aidé son propre père à retaper sa vieille Harley-Davidson. Il était très fier de cette moto, si bien qu’il en hérita après la naissance de Liam et sa sœur. Liam feuilleta avec lui les photos prises de lui et Beth, tout petits, assis sur la moto dans leur garage. Un sentiment de mélancolie s’immisçait dans le cœur de Liam lorsque ces souvenirs lui revenaient. Il souriait néanmoins en goûtant à la joie qui accompagnait ces moments.
Il la savourait brièvement en écoutant les notes jouées par le groupe de Montréal. Selon les échos des autres clients de l’Amarante, Liam comprit vite que la carrière de ces quatre là ne datait pas d’hier et qu’ils avaient déjà conquis de nombreux fans avant leur arrivée en ville. Il ne faisait pas partie de ces personnes, ayant étant enfermé ici assez tôt. Il ne les découvrit que maintenant et pouvait voir l’attrait que certains leur trouvaient. Leurs chansons animaient les foules, Liam notait le travail mis dans leurs morceaux, ils savaient ce qu’ils faisaient et cela se sentait. Chaque membre mettait ses tripes dans ce qu’il jouait, une passion qui glissa plusieurs fois un sourire discret sur le visage de Liam. Voir aussi Amy sauter et crier à tue-tête les paroles au milieu de la foule fit naître une chaleur douce et agréable en lui. Il se sentait bien.
Il n’enviait cependant pas ces musiciens, pas un seul instant. L’idée de se savoir potentiellement suivi par des inconnus réveillait son angoisse et un frisson descendit le long de son dos. Quel enfer... Les longs regards indiscrets étaient une part de son quotidien, il les avait à contre cœur acceptés et ne les relevait plus. Mais si un jour des gens se mettaient à le traquer et ne plus le lâcher, Liam s’enfermerait chez lui et n’en sortirait plus, préférant ne faire plus qu’un avec son lit. Il voulait simplement qu’on le laisse faire sa petite vie tranquillement et se coltiner des hystériques qui lui courraient après s’opposait totalement à cet idéal. En mettant le petit groupe à la porte, Liam s’autorisa à se réjouir de la vie qu’il possédait aujourd’hui. Il ne subirait jamais cela et détendit ses épaules.
« MAIS ON SE CONNAÎT ! TU ES ... EUH... TU ES LE GRAND MEC BLANC QUI PARLE DES FOIS A DEAN NON ? Ou ICARE ? non non non... LIAM, C'est ça ?
Liam haussa les sourcils derrière ses lunettes et baissa le regard pour fixer le doigt tendu vers lui. Il hocha la tête, hésitant. L’énergie du musicien le troubla dans un premier temps. Il ne s’attendait pas à une réaction si vive, et encore moins à ce que ce garçon à qui il n’avait jamais parlé connaisse son nom. Cette réponse le prit au dépourvu mais, en réfléchissant deux secondes, Liam entrevit la possibilité qu’une de ses amies l’eût appelé lorsqu’ils se trouvaient au bar et sa voix avait certainement dû atteindre les oreilles du… batteur ? Oui il jouait de la batterie dans le groupe. Toutefois, le fait qu’il s’en rappelait sans avoir une seule fois adressé la parole à Liam l’étonnait. Peut-être que son physique l’avait marqué ? Pas surprenant et fort probable au vu de la remarque du musicien. En entendant son nom sortir de la bouche d’un inconnu, Liam se persuada qu’il devait sûrement connaître le sien aussi. Les membres du groupe discutaient souvent entre eux au bar, il a forcément dû entendre ce foutu nom. Liam se projeta une des soirées dans la tête et creusa dans sa mémoire. Il commençait par un C et ce prénom n’était pas très long. Après plusieurs combinaisons infructueuses de syllabes, l’esprit de Liam fit un bingo ! Cody, il s’appelait Cody. Bon, ils en étaient au même point désormais.
- Et non, non, ah ah ah , ne-ne t'inquiète pas ! Tu travailles ici ? C'est vraiment trop mignon qu'un homme comme toi travaille ici !
De quoi ? Liam n’eut pas le temps de se poser plus de questions que Cody se reprit, visiblement embarrassé par ce qu’il venait de dire. Liam attendit qu’il cherche ses mots, préférant lui laisser le temps de mettre de l’ordre dans ses pensées.
- Enfin, je veux dire, un homme grand, qui fait si protecteur, ah ah ah.
Sa gêne sautait aux yeux, entre ses bégaiements, son regard fuyant et sa posture totalement raide… Liam avait-il dit quelque chose qui l’aurait perturbé à ce point ? S’était-il montré trop brusque en chassant les six groupies de tout à l’heure ? L’effrayait-il ? Puis, il enregistra les derniers mots de Cody. Ce fut à son tour de détourner le regard, ne sachant pas comment réagir à cela. Il avait conscience que son allure ne transpirait pas le réconfort et la chaleur. Il ne souriait que rarement, la barrière de ses lunettes installait une certaine distance, et le ton de sa voix ne donnait pas envie de s’approcher. Il ne se vexa pas vraiment de la remarque de Cody car il comprenait un peu son point de vue. Le terme « protecteur » déconcerta déjà plus Liam. Protecteur, lui ? Il n’avait pas fait attention à cela. Il était venu confronter ces fans envahissants parce qu’ils étaient bien partis pour causer des dommages et puis, certes ils portaient directement atteinte à l’espace privé de Cody, mais Liam ne s’était pas rendu compte qu’il s’était montré « protecteur ». Il avait agi sous le coup de l’impulsion essentiellement en voulant minimiser les dégâts et aider Cody. Cela le rendait-il protecteur ? Il se gratta l’arrière de la tête, un peu confus.
- Euh… Si tu le dis, j’ai surtout fait mon taf’. Au moins ils ont dégagé sans foutre le feu au magasin c’est déjà ça.
Ses yeux tombèrent sur le tas de terre tombé sur le sol après le vacillement du cactus. Liam souffla par le nez et attrapa un balai et une pelle qui étaient posés contre le mur à côté d’eux. En quelques mouvements, toute la saleté se retrouva logée dans la pelle et le sol était de nouveau propre. Aucune trace de cet incident. Liam jeta un œil à l’heure en scrutant son téléphone rangé dans la grande poche ventrale de son tablier vert sapin. Apparemment cette couleur s’accordait bien avec le violet foncé de leur t-shirt. Liam n’avait pas d’avis sur la question, si ce n’était que ce haut ne protégeait pas ses bras du soleil. Il rajoutait donc systématiquement des manches longues sous son t-shirt. Il n’aurait pas dû choisir quelque chose de blanc aujourd’hui, des traces de terre tachaient déjà ses poignets. La poche contenait également les cigarettes de Liam, son briquet, ses cachets contre les maux de tête et son Cinnamoroll. En contemplant tout ce petit bazar, l’appel de la nicotine s’activa, d’autant plus qu’il avait bien besoin de s’aérer la tête après ce long moment passé à cuire dans la serre. Il replaça le balai contre le mur et, pelle à la main, se tourna vers Cody avec une idée en tête.
- Hum, Cody c'est bien ça ? Je dois jeter ça dehors donc si tu veux te planquer derrière le temps d’être sûr qu’ils soient bien partis, tu peux me suivre. J’ai bien besoin d’une cigarette en plus. »
Liam se mit donc en chemin vers la porte au fond du magasin qui conduisait derrière le bâtiment. L’arrière de la jardinerie n’était pas clôturée, Cody pourrait accéder à la rue s’il décidait de l’accompagner. Mais pour l’instant, il tuerait juste pour une cigarette et une bouffée d’air frais.
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Cody Blackwood
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Cody Blackwood
Lun 6 Mai 2024 - 16:56
Welcome to my mind
Et voilà. Il t'a dérangé. Il te met mal à l'aise, alors que d'habitude, c'est le contraire. Une grimace vient tordre les lèvres du jeune homme, en pleine réflexion quant à savoir comment tourner la situation à son avantage. Mais tu répliques rapidement et sembles balayer ses propos, comme s'ils étaient dérisoires ; ridicules. Tu dis que tu fais surtout ton taff, mais lui voit en toi le vigile de ces lieux. Cody sourit à cette pensée, amusé. Le fait est que son interlocuteur soit aussi grand et cool fait tout oublier des tâches à faire dans sa journée. Tel que boire un macchiato près d'une vitre, ou profiter d'un banc à l'extérieur, et du paysage par extension.
Ce sont dans ces moments là que Icare ou Dean lui manquent. Mais ils ont leur propre vie aussi, et le batteur ne peut décemment pas les embêter tout le temps. Quand il y repense, il se rend compte qu'il n'a pas tant que ça d'ami(e)s...
L'embarras prend un peu plus possession de Cody lorsqu'il te voit nettoyer le coin. Un pas en arrière pour ne pas te déranger, ses yeux expressifs cherchent où se placer. Ou peut-être cherchent-ils quelque chose pour t'accompagner dans ta tâche. Mais pourquoi le mets-tu dans cet état d'indimidation, lui qui est de coutume joyeux et extraverti ?
Lorsque tu l'appelles - par son prénom -, il sent un trouble agréable le gagner. Tu te souviens de son blaze. Au moins, le nom du batteur n'est pas passé à la trappe. C'est que Dean et Icare ont bien plus de succès que lui. Mais ça le dérange pas le moins du monde, sauf quand il est face à des personnes qui l'intéressent.
A ta proposition, il s'anime de nouveau :
- Oh, trop bonne idée !!
Pourvu que vous ne restiez pas trop près des poubelles, c'est un tue-glamour. Il te suit alors, en admirant ta silhouette presque désinvolte et éminente. Cody n'a pas l'habitude de trainer avec des grands, seul Wade qui frise les plafonds compose sa vie. Lui et ses muscles... pfiouu. Il se tape le front et revient sur terre. Sur ton dos. Woow. Cody est plein d'admiration. Mais cet instant est de courte durée quand la luminosité de l'extérieur vient agresser ses yeux. Une fois dehors, il se pose à côté de toi, une fois que tu t'es debarrassé de la pelle. Que tu te mettes à fumer. Le cheveux vert fronce le nez et regarde dans le sens opposé de la cigarette, grommelant intérieurement.
Enfin. Cody attrape ses écouteurs et en met juste un, histoire de s'ambiancer. Il ne veut pas partir. Il est bien, là. Disons que ... ta présence le rassure. Quelle chance d'être aussi grand. Il s'empêche néamoins de te le faire remarquer ; tu ne sembles pas à l'aise avec les commentaires sur ton physique.
- tu aimes bien notre groupe, du coup ? Comme tu connais mon nom, je me dis que tu nous as dejà écouté ? Et puis, je t'ai déjà vu au bar, ah ah.
Toujours le smile, ce petit Cody. Il renchérit pour satisfaire sa curiosité :
- Tu sais, moi je suis le batteur du groupe ! J'impose la rythmique, yeaahh !
Dans l'impulsion du moment, il s'est emballé et s'est figé dans une pause de féroce combattant, le poing levé dans les airs. Il le rabat tout près de son flanc, et se râcle la gorge :
- Et sinon, j'ai vu une étude sur les plantes qui disent s'épanouir avec de la musique, tu savais ?! Et si c'est le cas, quel genre de musique toi tu écoutes, et tu leur fais écouter ?
Il est content, il a lâché ses questions. Il sait qu'il pourra rester un instant à tes côtés pour te découvrir. Muhahahah, piegé.
Même s’il ne courait pas spécialement après le contact humain et qu’il ne participait pas toujours aux conversations, Liam n’était pas un sauvage complètement ermite non plus. Lui adresser la parole ne créerait pas systématiquement un fossé entre vous. Si la première impression que vous lui aviez envoyée n’était pas détestable et qu’il ne vous avait pas jugé trop insupportable, il ne se fermerait pas à vos questions. Rien n’assurait qu’il fournirait des réponses très élaborées, cela dépendait de ce qu’il était prêt à partager avec vous. Toutefois, sauf remarques offensantes ou demandes très indiscrètes, il ne vous laisserait pas en plan à attendre quelque chose qui n’arriverait jamais. Bien qu’il fût particulièrement replié sur lui-même quelques années auparavant, il essayait de garder tout cela derrière lui et d’entrouvrir un peu sa carapace. Il veillait à ne pas faire entrer tout et n’importe quoi, mais disons qu’il avait trouvé la bonne clé pour déverrouiller la serrure. Une porte scellée à double tour ne cédait pas si aisément. Parfois, Liam conservait la clé au fond de lui, la cachait secrètement lorsque quelqu’un s’approchait de trop près sans qu’il ne l’ait voulu. S’il pensait détecter ne serait-ce qu’une once de malveillance, il se refermait telle une huître et ne cachait plus son envie d’abréger la discussion. Le côté froid et dur de sa personnalité ressortait alors et il ne s’en excuserait pas. Les autres ne s’en donneraient pas la peine non plus de toute façon.
Depuis qu’il côtoyait ses voisines, et surtout Amy, il s’était plus ou moins habitué à ne plus se laisser déstabiliser par ce genre de comportement dynamique et légèrement imprévisible. La cuisine de Liam et la chambre d’Amy partageaient chacun un côté du mur. La jeune fille provoqua à plusieurs reprises des sursauts chez son voisin lorsque ce dernier nettoyait sa vaisselle. Une assiette en avait déjà payé le prix fort d’ailleurs. Amy s’adonnait à la création d’un code secret qui se reposait sur des coups portés dans un certain ordre sur leur mur mitoyen. Elle cognait, causait une crise cardiaque à Liam, puis commentait sur la signification de cette série de tapements. Une fois remis de ses frayeurs, il la disputait comme s’il réprimandait une petite fille et elle s’excusait. Cela ne l’empêchait pas de continuer ce petit jeu jusqu’à ce que Liam en eut fini avec sa vaisselle. Il s’asseyait sur le sol, le dos contre son réfrigérateur, et l’écoutait parler jusqu’à ce que ses phrases peinaient à s’enchaîner et que des bâillements commençaient à se mêler aux mots. Il lui suggérait ensuite de dormir, lui souhaitait un bonne nuit sans réponse, et retrouvait son lit à son tour. Il n’avait jamais eu de petite sœur.
La réaction de Cody l’avait d’abord surpris. Au bout de quelques secondes, son cerveau s’acclimata à la personnalité pétillante du jeune batteur. Liam comprit qu’il serait confronté au même type d’attitude que celle de sa petite s- d’Amy. Cette dernière avait grandement participé à la mise à l’épreuve de sa patience et de sa tolérance. Il ne se braquait plus, ou en tout cas beaucoup moins, face à des caractères plus expressifs et plus vifs que le sien. Tant qu’ils n’essayaient pas de le brusquer, de lui forcer la main, ou d’imposer le contact physique, ses interlocuteurs devraient plutôt bien s’en tirer. Liam conduisit donc Cody à l’extérieur sans trop s’inquiéter. Il remonta correctement ses lunettes devant ses yeux pour les protéger du soleil et même si les rayons de ce derniers n'étaient pas timides, la brise légère qui soufflait dans ses cheveux et sur son visage lui faisait du bien. Il lâche un soupir de contentement et jeta le contenu de sa pelle dans la benne à poubelles. Il la posa ensuite contre le mur et s’éloigna pour allumer une cigarette. Il effectua rapidement ces mouvements afin de s’adosser vite contre le mur dans la petite portion d’ombre qu’offrait la façade arrière de la jardinerie. Il concentra ensuite son regard vers Cody qui plaça un écouteur dans son oreille, visiblement gêné par la fumée. Merde... Liam changea sa cigarette de main, en aspira une bouffée et prit soin d’expirer dans la direction opposée pour ne pas infliger l’odeur à son compagnon de pause. La voix de Cody attira de nouveau le regard de Liam sur ces grands yeux dorés.
« Tu aimes bien notre groupe, du coup ? Comme tu connais mon nom, je me dis que tu nous as déjà écouté ? Et puis, je t'ai déjà vu au bar, ah ah. Tu sais, moi je suis le batteur du groupe ! J'impose la rythmique, yeaahh !
Liam l’écouta et l’observa sans l’interrompre. Il ne dit rien dans un premier temps et se contenta de contempler l’entrain et la spontanéité du jeune homme. Les yeux de Liam quittèrent le regard de Cody pour suivre son poing hissé au-dessus de ses cheveux verts. Un sourire menaçait de briser son visage stoïque et derrière ses verres opaques, son expression s'adoucit. Le moment où son interlocuteur remarqua son débordement d’enthousiasme amusa Liam qui pouffa un petit rire, un sourire en coin sur les lèvres.
- Et sinon, j'ai vu une étude sur les plantes qui disent s'épanouir avec de la musique, tu savais ?! Et si c'est le cas, quel genre de musique toi tu écoutes, et tu leur fais écouter ?
Cette dernière remarque décrocha un sourire plus large à Liam qui reprit une inspiration de nicotine avant de la souffler loin de Cody. L’expressivité de ce dernier et son ton enjoué captaient l’attention du plus grand qui aurait pu se sentir oppressé par tant de questions. Pourtant, il prit ces interrogations avec légèreté, attendri et amusé par le naturel impulsif de Cody. Il parlait sans filtre, sans fioriture et cela captivait Liam. Ce dernier appréciait le vent et les oiseaux qui chantonnaient autour d’eux, mais les paroles du batteur l’apaisaient tout autant. Cela le changeait des clients devant lesquels il devait revêtir son masque de vendeur et entendre leurs mots sans intérêt. Savoir qu’il pouvait laisser tomber cela l’espace de quelques minutes le soulageait.
- Disons que je leur fais écouter des choses un peu moins… Je vais pas dire violentes parce que c’est complètement con de dire ça… Mais des trucs un peu plus doux que les chansons que vous jouez au bar. Pas du classique non plus, j’aime mes plantes mais pas à ce point-là, sourit-il en prenant une autre inspiration de sa cigarette. Sinon c’est pas mal ce que vous faites, même plutôt cool. Vous gérez quand vous jouez, c’est stylé, complimenta-t-il sincèrement en regardant vers le ciel bleu. Il rebaissa ensuite les yeux sur Cody et inclina la tête sur le côté en fixant l’écouteur dans l’oreille du jeune batteur. Et toi Cody ? T’écoutes quoi comme musique ? », questionna-t-il avec curiosité.
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Liam Mulligan
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Cody Blackwood
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Cody Blackwood
Ven 10 Mai 2024 - 23:26
Welcome to my mind
Il t'entend. Il t'entend rire, même si c'est léger, il te voit et son trouble -aussi invisible soit-il- se renforce. Comme si tu avais un magnétisme sur lui, naturel et agréable. Cela allége les épaules de Cody, qui s'était pensé peut-être un peu stupide. Ou bien dérangeant. Après tout, rien n'indique que tu veux vraiment sympathiser. Tu as une expression fermée et un regard froid, et ce n'est pas la barrière des lunettes qui l'empêche de le voir. Mais il est vrai, que derrière ces lunettes, le plus petit aimerait rencontrer ce regard, et en admirer l'iris. Cela n'est autre qu'un caprice mue d'une profonde curiosité envers toi. Ca lui passera ; c'est ce qu'il pense.
Un sourire, naturel, vivace, se plaque sur ses lèvres. Alors, tu fais bien écouter de la musique aux plantes. Il est rare de connecter la vie à la musique de cette manière, peu de gens le font, et l'optique que tu fasses partie de ces rares personnes est un baume à son petit coeur.
Tu sembles tellement investi dans ce que tu fais...
Et étonnemment, tu lui insuffles du courage. Pour toute chose. C'est une sensation des plus étranges, il le sait.
Lorsque tu complimentes son groupe, il ne peut s'empêcher de montrer toutes ses dents dans un sourire sincère et immense. A deux doigts de gigoter et de claquer des coeurs coréens dans la rue tellement il est content. ... mais Cody se fait aussi la réflexion de comprendre l'état de ses émotions subites. Pourquoi être si content quand pleins de personnes les adorent déjà ?. ... pourquoi ton avis prend une importance soudaine ? Tu es à tous les niveaux l'homme de ses rêves dans la mesure où tu es immense, beau, foutrement mystérieux, pour ne pas dire inaccessible, mais ça doit s'arrêter là.
... t'as un rire qui charme, Liam. C'est insolent.
A ta question, il est surpris, et retire subitement son écouteur, comme pris en faute. Il sait qu'il n'a rien fait de mal car il s'est concentré sur toi malgré la musique dans son oreille droite ; toutefois, il te fixe un instant, l'écouteur entre ses deux doigts, et se fait longuement pensif.
- Ah ... ! AH. Tu..tu serais étonné si je te disais que j'aime plus la k-pop et la pop-rock que ce que mon groupe joue ?
Malgré l'argument, Cody ne semble pas souffrir d'un devoir de se justifier, au contraire, il n'en dit pas plus. Il sait qu'il est lié à la vie, à la mort à ce groupe, à Dean et aux autres. S'ils changeaient de style de musique, alors l'homme s'adapterait.
- J'écoute énormément de personnalités solitaires, autodidactes aussi. Tout ceux qui ont réussi à percer sur le net, sans passer par des boites d'éditions. C'est un délire, tu veux écouter ?
Non. Ce n'est même pas une question à ce stade. Il te tend son autre écouteur - qu'il nettoie au passage, un move qui se veut rassurant - et il attend que tu le lui empruntes pour écouter ensemble un morceau de Steingard.
Liam comprit bien assez tôt que les apparences aimaient se jouer de lui et bousculer sa perception des choses et des individus. A de multiples reprises, il s’était retrouvé bête devant la réalité des faits qui se révélait être bien différente de ce qu’il avait imaginé dans un premier temps. Il n’appréciait pas spécialement émettre de jugements catégoriques et arbitraires quand il croisait le chemin de quelqu’un pour la première fois. A ses yeux, la couverture d’un livre n’en définissait pas toujours le contenu exact. Parfois il ne fallait pas s’arrêter à cette unique impression mais plutôt se donner la peine de lire les premières pages pour se faire une idée plus juste de ce qui se cachait à l’intérieur. La plupart du temps, Liam essayait de garder cette métaphore à l’esprit, même s’il n’était jamais à l’abri de quelques a priori à la rencontre de personnes particulièrement exécrables. Dans ce cas précis, il laissait ses mots acerbes défiler dans ses pensées tout en s’efforçant de conserver une expression neutre. Des efforts pas systématiquement concluants il fallait bien l’admettre. Son agacement assombrissait son visage lorsque son seuil de tolérance menaçait d’être franchi. Sa voix se faisait plus grave, les muscles de sa mâchoires tressautaient discrètement et une moue commençait à se former sur ses lèvres. Ce genre de situation ne se produisait que rarement et, bien qu’il était complexe de cacher son mécontentement, Liam essayait tout de même de faire preuve de civisme lorsqu’il enfilait son uniforme. Il serrait les dents et se reposait sur sa patience légendaire. Pour le reste, il priait pour que ses clients ne soient pas intraitables ou complètement demeurés.
Le coup des apparences trompeuses, Liam y était régulièrement confronté. Se remémorer quelques fois ces différentes scènes lui tirait un sourire, voire même un petit ricanement. Un jour, en arrivant à la jardinerie, ses collègues discutaient tous, agglutinés autour du téléphone d’un des employés. Ce quarantenaire, à peine plus petit que Liam mais facilement deux fois plus épais que lui, barbu avec des bras aussi larges que les cuisses du plus jeune, montrait des photos de ce qu’il avait tricoté pour sa femme et ses enfants. Cet homme, le stéréotype vivant du bûcheron canadien, un véritable ours déguisé en être humain, adorait s’installer dans son canapé pour confectionner des écharpes et des bonnets pour sa famille. Liam eut besoin de quelques secondes pour trouver ses mots après cette révélation. Plus proche de lui encore, Amy incarnait à elle seule cette expression. Cette fille ; la personnification de la demoiselle innocente avec son grand sourire, son adoration pour le rose, ses nœuds et ses barrettes en forme de fleurs dans les cheveux et sa passion pour les chats et autres petits animaux, adorait se retrouver complètement ivre dans les bar après avoir enchaîné les shots de vodka. Elle scandait les paroles d’un groupe de métal, un verre de rhum à la main, avec ses petits cœurs dessinés sur les joues et son haut rose à nuages. Dans un tout autre style : Maddison. Une femme élégante, féminine et charismatique dont le vocabulaire fleuri pourrait faire rougir un camionneur. Son intérêt pour la lecture des cartes, pour l’astrologie et autres croyances… intéressantes ajoutait une couche d’inattendu supplémentaire. Pour toutes ces raisons, Liam ne restait jamais surpris très longtemps une fois ses premières impressions balayées.
« Ah ... ! AH. Tu..tu serais étonné si je te disais que j'aime plus la k-pop et la pop-rock que ce que mon groupe joue ?
Le sourire de Liam persista après cette réponse. Non il ne s’étonna pas d’apprendre que ce garçon très solaire affectionnait des gens musicaux plus légers et enjoués que ce qu’il proposait au fan de son groupe. Liam prit un petit instant pour l’observer de nouveau. Avec ses cheveux verts, son grand sourire et la joie qui brillait derrière ses lunettes colorées, Cody lui rappelait le diabolo kiwi banane qu’il avait commandé l’autre soir au bar devant l’un de leurs concerts. Sucré, frais et pétillant. Oui, cela lui correspondait bien. Il souffla un nouveau rire à ce parallèle.
- Alors comme ça monsieur le métalleux a un petit faible pour les Coréens ? taquina gentiment Liam, un rictus malicieux aux lèvres. Ça me surprend pas vraiment, tu peux écouter ce que tu veux, pas obligé de t’enfermer dans le style de ton groupe.
Il porta de nouveau sa cigarette à sa bouche, il en avait déjà fumé plus de la moitié. Cela signifiait que la fin de sa pause approchait. Une pointe de déception et de contrariété traversa son regard caché. Urgh… Pas envie d’y retourner déjà... Il se tourna pour épargner Cody de sa fumée et lorsqu’il reporta son attention sur lui, le musicien lui tendit son deuxième écouteur. Liam pencha légèrement la tête sur le côté, dubitatif.
- J'écoute énormément de personnalités solitaires, autodidactes aussi. Tout ceux qui ont réussi à percer sur le net, sans passer par des boites d'éditions. C'est un délire, tu veux écouter ?
A cette proposition, Liam fronça un peu les sourcils et fixa l’écouteur comme si le petit objet s’apprêtait à lui sauter à la gorge. Son regard continua pour atteindre la main de Cody. Le problème résidait en réalité ici. Le jeune homme faisait partie des Golden Scare, Liam l’avait remarqué au début de leur rencontre. Il se méfiait d’eux, le souvenir de ce jour où Mads lui avait aspiré son énergie sans le vouloir restait encore vif dans sa mémoire. La pauvre était exténuée après une semaine de travail éprouvante et n’avait pas réussi à contrôler son touché lorsque Liam s’était approché. Sentir ses forces le quitter soudainement, ne plus pouvoir tenir sur ses jambes, impuissant, le marqua. Maddison s’était excusée sincèrement, même longtemps après cet événement la culpabilité ne l’avait pas quittée. Liam l’avait évidemment pardonnée, comprenant qu’il ne s’agissait que d’un accident. Mads était son amie, il la connaissait et la savait honnête. Cela ne s’appliquait pas d’emblée aux autres Golden Scare, ceux dont il ignorait les intentions.
Face à la demande de Cody, Liam hésitait. Il avait peur. Tous les deux venaient tout juste de se rencontrer, comment s’assurer de sa sincérité. Le plus grand leva les yeux vers le visage lumineux du batteur. Son sourire, cette envie de lui faire découvrir son univers musical, sa spontanéité. Les traits de Liam se détendirent, s’adoucirent et il décida de potentiellement prendre une risque. Il approcha sa main de l’écouteur, ses longs doigts effleurèrent la peau chaude de Cody. Rien ne se produisit à ce contact, ou du moins, rien de négatif. Liam n’y avait pas été attentif lors de l’accident avec Maddison, mais la peau des Golden Scare dégageait vraiment cette chaleur qui leur était propre. Une sensation plutôt agréable. Rassuré, le reste de son corps se décrispa et il glissa l’écouteur dans son oreille. Il s’adossa contre le mur et s’abandonna aux notes qui se mirent à jouer. La guitare, la batterie et les différents tons de voix s’entremêlèrent dans une mélodie au début douce. Les différents instruments prirent ensuite leur place pour compléter le morceau. Liam laissa tomber sa tête en arrière contre les briques du mur et apprécia la chanson dans ses oreilles. Un nouveau sourire sur le visage, il fit pivoter sa tête vers Cody.
- J’aime bien, c’est cool ce que tu écoutes. T’as déjà essayé de refaire la partie de la batterie ? J’arrive pas à me rendre compte de si c’est compliqué ou pas. En tout cas, elle me plaît cette musique. »
Bien que que ce morceau n’était pas la définition même du calme et de la tranquillité, Liam savoura cet instant paisible, avec le ciel bleu au-dessus de leur tête et ce petit coin d’ombre si rafraîchissant et agréable par cette rude journée d’été.
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Liam Mulligan
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Cody Blackwood
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Cody Blackwood
Mar 14 Mai 2024 - 23:29
Welcome to my mind
Cody ne cesse de te jeter des regards en coin. Bien-sûr, tu es plus grand, et de ce fait, il lui est plus difficile de se montrer discret dans sa curiosité, l'intérêt grandissant d'en apprendre plus sur toi, ta personnalité mais aussi tes traits physiques. Mais il y parvient à quelques reprises, quand d'autres fois, vos regards se croisent et l'embarras s'invite ensuite dans un silence doux et agréable.
Tu le taquines sur ses faiblesses musicales, et il tique au mot coréen. Rien de méchant ; il ne pense pas être fan des coréens, juste de leur musique. Mais il sait aussi que c'est une manière de parler, et il ne s'emballe pas. Jamais en fait, surtout pas quand il s'agit d'un homme tel que toi. Un petit sourire timide pointe sur les commissures de ses lèvres quand tu approuves son désir de s'épancher sur pleins d'autres styles de musique. Pas que ton jugement le dérange, mais il apprécie être aussi compris.
Et à mesure que le temps passe en ta compagnie, s'installe une étrange émotion proche de la timidité. Comme si, lui, Cody le batteur, pouvait être timide.
Ca ne lui ressemble pas.
Pour autant, il ne se pose pas plus de question et profite des premières secondes de la musique que vous écoutez -ensemble-, se faisant pensif toutefois sur ta réaction muette. Est-ce si dérangeant de partager un écouteur avec un étranger ? Es-tu à ce point maniaque ? Ou est ce qu'il te rebute ? Cody ne pense pas aux effets de son sang, ni aux conséquences qui en découlent. Peut-être parce qu'il a rarement -très rarement- perdu le contrôle à ce sujet. Il est assez focus étonnemment sur le fait de ne jamais mettre quiconque en porte-à-faux, et ainsi éviter tout problème. Alors... il pense d'office que tu es maniaque. Ou bien tu n'aimes pas le contact humain. Très certainement une raison logique t'ayant poussé à te rapprocher des plantes, hein ? Cody se fait son propre film tout en écoutant la musique, préoccupé par un sujet qui ne devrait même pas le turlupiner.
Tu le sors de ses miasmes intérieures en donnant ton avis, et quelque chose l'ébranle plus que de mesure. Il ne saurait dire s'il s'agit du fait que tu le regardes, de la beauté des yeux qu'il peut deviner à travers tes lunettes noires, ou juste du timbre de ta voix qu'il trouve vraiment agréable à son oreille. Ou encore de ta grande silhouette qui semble le protéger du monde extérieur. Mais son coeur rate un battement et il se sent brutalement rougir. Et ça lui fait peur.
- Ah ah ah, trop bien que tu aimes," Il se gratte les cheveux " c'est cool alors. " Fais un pas en arrière, sans se rendre compte qu'il arrache l'écouteur à ton oreille. " Oh.. pardon ! " Le rattrape, et le range tout de suite après par quelques gestes maladroits, précipités. Plus qu'embarrassé, il lâche abruptement :" Je-je dois y aller ! J'ai ma répèt' qui va bientôt commencer, et j'ai pas ma bague, héhéhé" Il se sent con comme un balai, Cody, parce qu'il te dit tout comme s'il pouvait te faire confiance. Mais plus que ça, il se justifie auprès de toi. " Du coup, à la revoyure ?!"
Si seulement il avait eu sa Bagréal pour s'effacer de ton champs de vision en une fraction de seconde. Au lieu de cela, il marche encore à reculons en souriant comme un grand sot, avant de pivoter du talon pour reprendre le large, effaré par sa propre conduite de lâcheur intimidé.
Les regards posés sur lui, Liam ne s’en étonnait plus réellement aujourd’hui. Certes il sentait toujours leur poids sur ses épaules, une charge dont il n’était jamais parvenu à réellement se défaire. L’embarras et la douleur ne s’effaçaient pas complètement avec l’habitude. Il ne cherchait plus à fuir cette attention malsaine, ses yeux ne partaient plus en quête d’un trou de souris dans lequel se cacher, même si aucun de ces refuges ne le dissimulerait entièrement. Lors de son adolescence, déambuler dans les couloirs du lycée alors que les têtes se retournaient à son passage lui donnait l’unique envie de s’enfoncer dans le sol telle une taupe. Il partageait leur vision désastreuse après tout donc il ne dénoterait pas dans le paysage. Les chuchotement, les rires, les questions horribles et indiscrètes, ils s’en souvenaient encore. « Est-ce que t’es blanc, genre, partout ? », « Tu tires des lasers avec tes yeux si on enlève tes lunettes ? T’arriverais à tirer droit au moins ? Nan parce que, vu comment il part en couille des fois ton œil... », « C’est vrai que t’y vois rien ? Genre j’ai combien de doigts là ? Ah ouais c’est ouf ça ! T’es un peu handicapé en fait ahah ! », « Si on te fout trop longtemps au soleil, tu crames ou pas ? », « Boh tu peux rester dans le noir ça te change pas grand-chose. Arrête un peu de chialer. » La curiosité mal placée et la méchanceté des autres élèves se dissipèrent quelque peu avec le temps. Toutefois, ils laissaient toujours leur regard posé un peu trop longtemps sur Liam durant la pause déjeuner, cela ne changerait jamais et il en avait tristement conscience. Malgré les interventions et les menaces de sa grande sœur Beth, rien ne pouvait lutter contre l’attraction de la différence. Les plus jeunes enfants ne se faisaient pas plus subtils ni plus tendres. A cet âge-là, on ne possédait pas toujours la conscience de ses actes, ni de ses paroles. Si un enfant voulait dire quelque chose, il le faisait, sauf si ses parents lui avaient appris à soigner ses propos. Liam avait croisé des camarades mieux élevés que d’autres ; certains le dévisageaient juste sans faire de remarque, d’autres l’évitaient car les légers reflets rouges de ses yeux les inquiétaient, et puis venaient ceux qui ne se s’arrêtaient pas au silence. Des rires discrets, des mouvements brusques pour le pousser loin, des insultes. Ils l’avaient à plusieurs reprises qualifié de « bizarre », ils lui avaient même demandé s’il allait perdre ses cheveux comme ils étaient tout blancs. On lui avait même posé la question de s’il n’était pas un vampire ou un monstre avec ses yeux rougeâtres et son aversion pour le soleil. Au début, Liam s’était simplement renfermé et isolé. Lorsqu’il commença à pleurer, les moqueries s’intensifièrent. Malgré les demandes de ses parents auprès du personnel scolaire, rien ne changea vraiment. Ce n’était pas avec de simples remarques faites par les professeurs que ces enfants reconsidéreraient leur comportement. Ce fut pour cela que pendant sa scolarité, Liam penchait vers la fuite et essayait de se faire petit et discret. La nature ne l’entendait pas de cette oreille et ne lui facilita pas la vie. Avec cette taille, se cacher ne représentait plus une option valide. Où pouvait-il disparaître maintenant ?
Aujourd’hui, Liam ne détournait plus le regard et affrontait celui des autres. Cela lui faisait mal, il préférerait passer inaperçu. Mais il avait appris à solidifier sa défense et répondait à l’impolitesse des gens, soit en les confrontant de vive voix : « Quoi ? Vous avez besoin d’aide peut-être ? Nan ? Alors fichez le camp. », soit en soutenant leur regard pour leur faire baisser le leur. Il s’était promis de ne plus flancher, il le refusait. Se montrer fort malgré les blessures qui peinaient à cicatriser, cela faisait partie de ses résolutions. Il s’interdisait de se laisser dévorer par cette souffrance et cette peur. Elles ne partiraient jamais vraiment donc autant s’y résoudre et y faire face. Parfois, elles gagnaient du terrain sur sa détermination, mais cette dernière finissait par reprendre l’avantage, malgré un combat éprouvant. Ce sentiment d’échec, cette peur de se retrouver consumé par ses vieux démons fut déjà la cause de plusieurs crises. Lorsqu’il se retrouvait devant son miroir, confronté à son reflet, les insultes revenaient, le paralysaient et le jetaient à terre. Se retrouver dans cet état à son âge, pratiquement quinze ans après les faits, cette pensée l’enfonçait encore plus. Il se recroquevillait souvent dans son lit ou sur son canapé après ce genre de scène. Il serrait quelque chose contre lui ; sa peluche, un oreiller, sa couette, quelque chose. Il redescendait tout doucement et, exténué, il s’endormait. Si le travail l’attendait, il peinait à trouver la force de se traîner hors de son appartement. Chaque bruit, chaque changement de lumière l’agressait, et il ne murmurerait pas un seul mot de son shift, pas à ses collègues en tout cas. Le point positif était qu’il arrivait à revenir de ses crises seul, et qu’il ne restait pas bloqué dessus pour le reste de la journée. Chaque mouvement lui coûtait, son corps lui semblait lourd, mais il avançait. Il essayait de se focaliser là-dessus.
Il savait qu’il allait de l’avant car Cody le regardait, et il ne s’en souciait pas. Il le sentait, même sans se tourner pour confirmer ses doutes. Le batteur lui paraissait suffisamment libre dans ses paroles pour poser directement ses questions s’il en avait. Liam ne voyait pas cela comme une mauvaise chose dans cette situation précise. Les remarques du musicien étaient inoffensives jusqu’à présent, voire amusantes et, même si Liam était gêné d’employer ce terme, un peu adorables. Cela le surprenait de penser cela et le troublait un peu. Il éprouvait rarement, si ce n’était jamais, ce genre de sentiment, surtout vis-à-vis d’un presque inconnu. Il se retrouva pris au dépourvu, plus particulièrement par la facilité qu’avait eu Cody à l’attendrir comme cela. Il se perdit quelques secondes dans ses pensées, incertain de leur signification. Il se sentait bien, léger, il souriait. Il souriait. Cela ne lui arrivait jamais avec des personnes avec lesquelles il n’était pas familier. Donc très peu de personnes. Liam déglutit discrètement, sa cigarette se consumait dans sa main, seul indicateur du temps qui s’écoulait. Ce petit coin de paix, cette petite bulle, il ne voulait pas la voir éclater tout de suite. Même si ses émotions le chamboulaient, il y trouvait du réconfort, un réconfort qu’il accueillait avec plaisir et dont le départ imminent le peinait. La bulle devait éclater, elle y était destinée.
« Ah ah ah, trop bien que tu aimes, c'est cool alors.
La voix de Cody le sortit de sa rêverie. Il cligna des yeux et eut tout juste le temps de remarquer les joues rosées du plus jeune avant que celui-ci ne s’écarte. Ses mouvements retirèrent brusquement l’écouteur de l’oreille de Liam qui, par réflexe, voulut le rattraper dans sa chute. Cette fois-ci, Cody se montra plus rapide et le saisit précipitamment.
- Oh.. pardon !
Les yeux écarquillés de Liam suite au retrait soudain de l’écouteur se plissèrent. Il ne comprenait pas ce changement brutal d’attitude. Un moment si calme et doux, rompu tout à coup. Peut-être auraient-ils eu le temps d’écouter une autre musique avant que Liam ne retourne travailler ? Il ne le saurait jamais et se contentait d’observer avec confusion l’empressement de Cody à s’éclipser. Il ne comprenait pas quelle mouche l’avait piqué tout à coup. Tout se passait bien pourtant, non ? L’avait-il offensé ? Liam commença à entrouvrir la bouche pour s’assurer qu'il n'y avait aucun souci, mais Cody le prit une fois de plus de vitesse.
- Je-je dois y aller ! J'ai ma répèt' qui va bientôt commencer, et j'ai pas ma bague, héhéhé. Du coup, à la revoyure ?!
Liam le fixa, les lèvres figées dans leur mouvement, incapable de sortir un seul mot alors que Cody s’éloignait maladroitement. Il ignorait si cette excuse de répétition ne servait que de prétexte ou s’il s’agissait de la vérité. Les deux possibilités étant envisageables, Liam ne se posa pas plus de questions à ce sujet. Il était beaucoup plus déconcerté par la réaction de Cody. Qu’est-ce qui lui avait pris ? Pourquoi apparaissait-il aussi gêné ? Peut-être que Liam avait fait une remarque un peu trop déplacée ? Ou alors il était vraiment en retard et le vendeur cherchait trop loin. Mais se mettre dans cet état pour un simple retard. Bizarre... L’effet de surprise passé, Liam se refit rapidement cette scène en tête et repensa aux mouvements paniqués de Cody. Sa bouche s’étira encore une fois en un sourire. Ce petit côté maladroit le toucha. Il était, oui, adorable. Son regard s’adoucit et son visage se détendit alors que le batteur lui avait déjà tourné le dos. La cendre de sa cigarette qui atterrit à ses pieds lui fit retrouver sa voix.
- Ouais, à bientôt la star. »
Il ne s’en rendit compte que le soir en regagnant son appartement. Il trouva Amy déjà installée dans son canapé, prête à regarder la série qu’ils suivaient tous les deux en ce moment. Depuis qu’elle et Mads l’avaient retrouvé dans un état inquiétant quelques années auparavant, un double des clés leur avait été confié. De ce fait, Liam ne s’étonnait plus de tomber sur l’une des filles en ouvrant sa porte. Ce soir, Amy pointa du doigt son visage.
« Tu souris. »
Il ne s’en rendit compte que maintenant, il souriait encore.
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